La Turquie fournit-elle des soins médicaux gratuits aux djihadistes syriens ?

La Turquie fournit-elle des soins médicaux gratuits aux djihadistes syriens ? Source: Reuters
Un Syrien blessé retrouvé près de la frontière par les médecins turcs
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Des informations relayées par les médias turcs laissent entendre que certains hôpitaux turcs admettent des combattants djihadistes blessés sur les champs de bataille syriens. RT a parlé au journaliste qui a visité ces établissements.

«Le gérant et les administrateurs de l’hôpital ont indiqué que leurs patients étaient tous des combattants djihadistes et qu’ils n’avaient aucune autre profession», a raconté dans une interview à RT Dogu Eroglu, un des correspondants turcs qui a révélé cette histoire au monde. Cet homme a visité un hôpital public à Gaziantep, où il a appris que la nourriture et les médicaments étaient fournis par la ville de Gaziantep.

«Tout cela a été autorisé sous la table, cela est certain. Cet hôpital a fourni des services aux combattants du Front islamique», est convaincu Dogu Eroglu. Plusieurs médias turcs ont de fait relayé ces informations, qui concernent les structures médicales de plusieurs villes frontalières de la Turquie.

A la une des médias turcs

Ce sont donc principalement les provinces frontalières avec la Syrie qui sont concernées, notamment celle de Hatay, qui aurait accueilli, aux côtés des combattants du Front islamique, ceux de Daesh.

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«Hatay compte plus de 50 hôpitaux, et les djihadistes y sont soignés depuis cinq ans», a confirmé à RT Mehmet Ali Ediboglu, un député turc qui a également visité ces centres médicaux. «Ce ne sont pas des civils. Il y a deux ou trois mois, des combattants qui avaient toujours des bombes sur eux ont été ramenés à l’hôpital», a-t-il expliqué.

Les hôpitaux turcs à la frontière avec la Syrie accusés d'admettre des djihadistes

Les révélations de Dogu Eroglu ont pourtant bien attiré l’attention des autorités turques, mais pas de la façon espérée. Plusieurs déclarations contradictoires ont été faites à ce sujet par l’administration turque : la ville de Gaziantep a immédiatement démenti le rapport, en annonçant à la presse que l’hôpital en question n’existait pas. A son tour, l’entreprise gérant l’établissement a démenti, en précisant qu’il existait mais n’admettait pas de djihadistes.

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Finalement, l’affaire a été portée devant le tribunal, qui a forcé le journaliste à émettre un démenti officiel.

Qu'est-ce que le Front islamique ?

Le problème n’est pourtant pas passé inaperçu : il a attiré l’attention des parlementaires d’opposition, qui ont reconnu sur une photo prise dans un hôpital public de la province de Hatay un commandant de l’Etat islamique.

«Les djihadistes sont soignés dans des hôpitaux turcs. Les ministères de la Santé et des Affaires étrangères doivent expliquer pourquoi et comment cela est possible», a souligné Muharrem İnce, un député du parti d’opposition CHP. «N’y a-t-il aucun contrôle de sécurité aux frontières de la Turquie ?» s’est-il demandé dans une interview à RT.

Alors que la Turquie est de plus en plus souvent accusée de laxisme dans la gestion des entrées et des sorties avec la Syrie, permettant aux djihadistes de Daesh de se répandre partout dans le monde, Ankara a refusé ce jeudi 3 décembre de fermer une partie de cette frontière qu’elle contrôle, jugeant la proposition faite par les Etats-Unis d’«irréelle».

Les liens supposés entre la Turquie et les djihadistes qui feraient avec elle du commerce de pétrole font également l’objet de discussions au plus haut niveau ces dernières semaines. C’est notamment la Russie qui a pointé du doigt le «business sanglant» d’Ankara, en promettant de présenter à l’ONU les preuves de ce qu’elle avance.

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