Déportations, abus de droits : la situation des réfugiés syriens en Turquie dénoncée par Amnesty
Dans un nouveau rapport publié par l’organisation pour les droits de l’Homme Amnesty International, on apprend que des dizaines de réfugiés syriens ont été déportés vers leur pays natal par les autorités turques.
«Les réfugiés en Turquie font face de plus en plus souvent à une détention arbitraire et un retour forcé en Syrie», a annoncé vendredi l’analyste pour la Turquie chez Amnesty International Andrew Gardner, cité par The Guardian. D’après l’enquête de l’ONG, près de 80 réfugiés syriens qui ont été détenus dans le centre à Erzurum ont été expatriés, en violation du principe du droit international de non-refoulement, qui interdit aux pays de forcer les réfugiés des zones de conflit à revenir là où leur vies sont en danger.
En plus, 50 autres réfugiés sont détenus dans ce centre financé par l’UE, suite à leur participation dans des protestation pacifiques contre l’interdiction de leur entrée en Grèce en septembre. Tous ces réfugiés sont également susceptibles d’être déportés.
Les migrants qui se trouvent dans le centre de détention n’ont accès à aucun moyen de communication, incapables d’informer les membres de leurs familles de leur sort, dénonce Amnesty. Dans son rapport, l’organisation cite également plusieurs cas d’usage de le violence et de tabassages sur les détenus, en notant qu’ils étaient forcés à signer les documents stipulant qu’ils quittaient la Turquie de leur propre gré.
«Mais ces retours ne sont pas du tout volontaires», a indiqué Andrew Gardner. «Certaines personnes nous ont avoué ne pas comprendre tout simplement ce qu’ils écrivaient, alors que d’autres étaient enfermés dans une pièce jusqu’à ce qu’ils acceptent», a expliqué l’expert.
Les réfugiés qui se trouvaient dans le centre n’avaient pas non plus accès aux services légaux, ce qui rend impossible pour eux de s’adresser à la justice pour mettre en question leur déportation.
En 2013, la Turquie avait déjà déporté des centaines de réfugiés syriens suite à de violentes protestations dans un camp pour migrants dans la province de Şanlıurfa.
Plus de 2,2 millions de réfugiés sont actuellement accueillis en Turquie, plus que tout autre pays au monde, ce qui lui a valu le soutien de la communauté internationale. Cependant, les ONG continuent d’accuser Ankara de violations du principe de non-refoulement, en répertoriant plusieurs cas de violences, tirs et refus d’accès à la frontière turco-syrienne.