Un dirigeant iranien met en garde Israël : Téhéran interviendra en cas de conflit face au Hezbollah
Dans un entretien au Financial Times, un conseiller du Guide suprême iranien a prévenu qu'en cas de conflit ouvert entre le Hezbollah et l'armée israélienne, Téhéran soutiendrait le parti chiite par «tous les moyens». Il a également exhorté les États-Unis à faire pression sur Israël pour que le conflit cesse à Gaza.
Kamal Kharrazi, un conseiller du Guide suprême iranien, a averti que si l'État hébreu lançait une opération contre le Hezbollah au Liban, Téhéran et «l'axe de la résistance» soutiendraient le mouvement militant libanais par «tous les moyens».
Dans un entretien accordé au Financial Times et paru le 2 juillet, le dirigeant iranien a fait part de ses craintes quant à une escalade régionale en cas de conflit ouvert entre l'armée israélienne et le parti chiite libanais. De ce fait, Kamal Kharrazi a expliqué que la République islamique iranienne n'était «pas intéressée» par une guerre régionale et a appelé les États-Unis à faire pression sur leur allié israélien pour que les combats cessent dans l'enclave gazaouie.
Toutefois, le conseil du Guide suprême iranien n'a pas mâché ses mots pour parler du scénario d'une guerre entre le Hezbollah et l'État hébreu. «Tout le peuple libanais, les pays arabes et les membres de l'axe de la résistance soutiendront le Liban contre Israël», a-t-il martelé, tout en précisant qu'«il y aurait un risque d’extension de la guerre à toute la région, dans laquelle tous les pays, y compris l’Iran, seraient impliqués».
Le Dôme de fer menacé d'être dépassé ?
«Dans cette situation, nous n’aurions d’autre choix que de soutenir le Hezbollah par tous les moyens», précise Kamal Kharrazi, tout en admettant que «l’expansion de la guerre n’est dans l’intérêt de personne – ni de l’Iran ni des États-Unis».
Le risque d'une intervention de Téhéran avait déjà été évoqué par le général de l’US Air Force Charles Q. Brown, président du Comité des chefs d'état-major interarmées américain. Celui-ci avait déclaré à Associated Press le 24 juin dernier que l'Iran «serait plus enclin à soutenir le Hezbollah».
En cas de conflit, le général Brown a par ailleurs souligné la difficulté à repousser les roquettes tirées par le Hezbollah, malgré l'aide américaine. Le militaire a également évoqué les discussions continues avec les responsables israéliens et les réflexions sur l'impact d'opérations éventuelles sur la région mais aussi «sur nos forces dans les régions».
À ce propos, des responsables américains se sont inquiétés des capacités des défenses israéliennes en cas de conflit avec le Hezbollah. «Nous estimons qu'au moins certaines batteries du Dôme de fer seront débordées», a déclaré l'un d'entre eux à la chaîne CNN, le 20 juin dernier. Des inquiétudes similaires auraient été communiquées par Israël. Des craintes qui iraient croissant à mesure qu'une offensive terrestre israélienne au Sud-Liban, afin de chasser les forces de la milice chiite des zones frontalières, se précise.
Le Hezbollah dispose de plus de 100 000 combattants, affirme Nasrallah
Des responsables israéliens ont informé les États-Unis qu'ils prévoyaient de transférer des ressources militaires du sud de la bande de Gaza au nord d'Israël en vue de cette éventuelle incursion au Liban, toujours selon CNN. Côté israélien, un responsable a estimé probable une attaque menée par le Hezbollah à l'aide d'armes guidées, «contre lesquelles il pourrait être difficile de se défendre».
Toujours en cas de conflit ouvert, les autres groupes de «l'axe de la résistance», piloté par Téhéran, se disent prêts à rejoindre le Liban pour combattre les forces israéliennes, rapporte un autre article d'Associated Press le 23 juin. Dans son discours du 19 juin, Hassan Nasrallah avait déclaré avoir évoqué en 2023 «100 000 combattants». Un chiffre désormais en deçà de la réalité, a-t-il affirmé, revendiquant qu'ils étaient aujourd'hui «encore plus nombreux, à tel point qu'on ne sait plus quoi faire de nos hommes».
«Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d'énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée», a pour sa part déclaré le 27 juin dernier le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. «Nous avons la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre, mais nous ne voulons pas le faire [...] Nous ne voulons pas d'une guerre», a-t-il néanmoins averti.