Pékin lance des exercices militaires afin de «punir» Taïwan
L’Armée populaire de libération (APL) chinoise a lancé une série d’exercices conjoints autour de Taiwan qui doivent servir de «punition» et d’«avertissement» aux forces séparatistes cherchant l’indépendance de l’île, a-t-elle annoncé ce 23 mai.
La marine et les forces aériennes chinoises pratiqueront des «frappes de précision sur des cibles clés» autour de Taïwan, a fait savoir le porte-parole de l’armée chinoise Li Xi ce 23 mai.
Les manœuvres ont débuté dans la matinée et doivent durer jusqu’au 24 mai. Elles interviennent trois jours après le discours d’investiture de Lai Ching-te à Taïwan.
Les exercices consisteront à se rapprocher des zones autour de Taiwan. Les forces chinoises mèneront des opérations à l'intérieur et à l'extérieur de la chaîne d'îles pour tester leurs capacités de combat réelles, a expliqué l’armée.
Un «avertissement contre l'ingérence et la provocation de forces extérieures»
Ce déploiement doit servir de «punition sévère pour les actes séparatistes des forces de l'indépendance de Taiwan», ainsi que d'«avertissement sévère contre l'ingérence et la provocation de forces extérieures», a encore prévenu l’armée chinoise.
En réponse, le ministère taïwanais de la Défense a déployé des avions, des navires de la marine et des systèmes de missiles côtiers pour surveiller les forces de l’APL, estimant que ces exercices surprises mettaient en péril la stabilité régionale.
Taiwan a été le dernier refuge des forces nationalistes pendant la guerre civile chinoise dans les années 1940. L’île est de facto restée autonome depuis, se désignant comme la République de Chine. Pékin cherche à réintégrer pacifiquement l’île, mais n’a pas écarté de recourir à la force militaire si Taipei déclarait officiellement son indépendance.
Dans un discours prononcé le 20 mai, le nouveau président taïwanais, Lai Ching-te, a exhorté Pékin à «faire face à la réalité de l’existence de la République de Chine» et à «s’engager dans une coopération avec le gouvernement légal choisi par le peuple taïwanais». Taipei et Pékin «ne sont pas subordonnés l’un à l’autre», a-t-il ajouté.
«Toutes les forces séparatistes en faveur de l'indépendance de Taïwan finiront dans le sang, la tête brisée face à l'événement historique d'une réunification complète de la Chine», a réagi Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise.