Avion russe abattu : une «réaction excessive» de la Turquie pour les responsables américains
Les responsables américains auraient considéré que la décision de la Turquie d'abattre l'avion russe SU-24 qui avait fait une brève incursion dans son espace aérien était «inutile et excessive».
Alors que le président américain Barack Obama a exprimé publiquement son soutien à Ankara pour son droit à défendre sa souveraineté après que la Turquie a abattu un avion de combat russe qui avait pénétré son espace aérien durant quelques secondes, les réactions des responsables américains seraient plus mitigées, certains d'entre aux considérant qu'une telle action provoque des tensions inutiles.
Ainsi, CBS News a cité plusieurs responsables sous couvert d'anonymat qui ont blâmé la Turquie pour sa réaction «disproportionnée par rapport à une violation aussi mineure».
Turkey's downing of Russian warplane looks "like a planned provocation," Russian foreign minister says. https://t.co/tlDZxVeyfG
— CNN Breaking News (@cnnbrk) November 25, 2015
Les États-Unis estiment que le bombardier russe abattu par la Turquie mardi se trouvait «dans l'espace aérien syrien après avoir fait une très brêve incursion sur le territoire turc», a déclaré anonymement à Reuters un responsable américain. L'homme a par ailleurs affirmé que la détection de l'appareil s'était faite «à partir de la source de chaleur émanant de l'avion et non de sa présence réelle sur le territoire turc».
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Si la Turquie affirme que le SU-24 a survolé son territoire, le ministère de la Défense russe soutient lui catégoriquement que l'avion a été abattu alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien syrien durant toute la durée du vol et refuse les accusations de violation de la Turquie.
Mardi, Barack Obama s'est entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à propos de la nécessité de désamorcer les tensions entre la Russie et la Turquie qu'a engendré cet incident.
Le président turc, qui soutient que l'avion russe a été averti «10 fois en 5 minutes» avant d'être abattu, a affirmé que la Turquie avait pleinement le droit de défendre ses frontières et que si d'autres incidents de ce genre n'ont pas eu lieu dans le passé c'était uniquement «grâce au sang-froid de la Turquie».
Il a notamment accusé la Russie de mener des frappes contre des cibles autres que l'Etat islamique, tout en martelant que Daesh n'était pas présent dans les territoires ou vivent les turkmènes syriens [«qui sont nos parents»] et que la Russie n'avait pas à survoler leur territoire.