Sommet des BRICS : imbroglio autour de l’immunité diplomatique accordée par l’Afrique du Sud

Sommet des BRICS : imbroglio autour de l’immunité diplomatique accordée par l’Afrique du Sud© RODGER BOSCH Source: AFP
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, s’adressant aux médias le 1er juin 2023 au Cap (photo d’illustration).
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Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la CPI, sera-t-il arrêté s’il se rend en Afrique du Sud pour le sommet des BRICS ? Pretoria a annoncé garantir l’immunité diplomatique aux participants, provoquant la colère de l’opposition.

«C'est une pratique normale, lorsque des pays organisent des conférences internationales, de publier de tels avis», s’est fendue Naledi Pandor, le 1er juin au Cap, lors d’une conférence de presse à l’issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS. La cheffe de la diplomatie sud-africaine était alors interrogée sur une «éventuelle arrestation» de Vladimir Poutine s’il se rendait fin août à Johannesburg pour le sommet de l’organisation.

«Chaque fois que l'Afrique du Sud accueille une conférence ou un sommet international, nous publions au Journal officiel les immunités et privilèges diplomatiques, cela n'a rien d'extraordinaire», insiste un attaché. «Nous l'avons déjà fait lorsque nous avons accueilli les BRICS en 2018, en 2013, la COP 17, le SMDD [Sommet mondial sur le développement durable]», égraine-t-il.

Dans un document publié le 29 mai sur le site du gouvernement sud-africain, signé par Naledi Pandor, le ministère des Relations internationales et de la Coopération (Dirco) avait annoncé garantir les «immunités et les privilèges» diplomatiques aux participants des prochaines réunions des BRICS. Une procédure «ordinaire», avait précisé le lendemain la diplomatie sud-africaine sur sa page Facebook, visant à «protéger la conférence et ses participants de la juridiction du pays hôte» pendant la durée de l’événement.

Le ministère ajoutait que cette immunité était valable «pour la conférence et non pour des individus spécifiques» et qu’elle n'annulait pas «les mandats de tribunaux internationaux» ayant pu être émis à l’encontre de participants. Une ligne réitérée le 1er juin par l’attaché de Naledi Pandor. Cet avis, qui semblait concerner Vladimir Poutine, a mis vent debout l’opposition. Convié au sommet de Johannesburg, le président russe est depuis mars la cible d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), celle-ci l'accusant de «déportation illégale» d’enfants ukrainiens.

Pretoria refuse de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, affirmant tenir une position neutre et vouloir privilégier le dialogue, ce qui inquiète notamment les Occidentaux. «Nous ne pouvons pas permettre qu'un conflit dans une partie du monde remplace l'ambition d'éradiquer la pauvreté dans le monde, le plus grand défi mondial», a par ailleurs déclaré Mme Pandor.

Pretoria sous pression

Or, contrairement à la Russie – ou d’autres pays tels que les Etats-Unis ou encore la Chine –, l’Afrique du Sud reconnaît la compétence de la CPI. Dans la foulée de l’annonce de la Dirco, le principal parti d’opposition a annoncé saisir la justice afin de forcer le gouvernement à arrêter le président russe s’il venait à se rendre dans le pays. Aucune «ambiguïté judiciaire» ne doit persister, a affirmé l’Alliance démocrate dans son communiqué. Une procédure qu’a refusé de commenter la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, dans la mesure où elle concerne le ministre de la Justice. «Si je devais être citée comme personne interrogée, je n'ai pas personnellement reçu les documents», a-t-elle ajouté.

Du côté du Kremlin, le 30 mai, le porte-parole de la présidence Dmitri Peskov a assuré que la Russie serait «dûment représentée» au sommet annuel des BRICS, sans préciser si Vladimir Poutine comptait s'y rendre. Selon un article publié dans The Telegraph, publié le même jour, de hauts responsables du gouvernement sud-africain feraient pression pour que Pretoria déplace le sommet en Chine. «Si je comprends bien, cette nouvelle n'a été publiée que dans l'un des tabloïds anglais, et je ne lis pas les journaux anglais», a sèchement répondu le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, interrogé sur cette éventualité.

Au-delà de celle de l’opposition, le gouvernement sud-africain, qui entend défendre une position de neutralité dans le conflit opposant Kiev à Moscou, est sous la pression des chancelleries occidentales. Plus tôt au mois de mai, l’ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud avait directement accusé Pretoria de fournir des armes et des munitions à la Russie, à la suite de l’accostage d’un cargo russe dans une base navale du pays en décembre 2022.

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