«Ingérence flagrante» : le président tunisien expulse une haute responsable syndicale de l'UE

- Avec AFP

Cliché pris à Bruxelles, le 25 juin 2013 (image d'illustration).© Virginia Mayo Source: AP
Cliché pris à Bruxelles, le 25 juin 2013 (image d'illustration).
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Kaïs Saïed a demandé l'expulsion de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, l'accusant d'«ingérence flagrante dans les affaires intérieures» du pays. La principale centrale syndicale de Tunisie a dénoncé cette décision.

Le président tunisien Kaïs Saïed a ordonné le 18 février l'expulsion de la plus haute responsable syndicale de l'Union européenne pour des déclarations qualifiées par Tunis d'«ingérence flagrante», dernier épisode du bras de fer opposant le président Kaïs Saïed aux syndicalistes.

Une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie

«Sur ordre du président Kaïs Saïed, les autorités tunisiennes ont ordonné le départ d'Esther Lynch», la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Esther Lynch «a pris part à une manifestation organisée par l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et a tenu des propos qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie», selon le communiqué. 

Les autorités lui donnent 24 heures pour quitter la Tunisie, où elle est désormais considérée comme persona non grata, selon la même source.

L'UGTT condamne l'expulsion d'Esther Lynch

Plus tôt dans la journée, la responsable syndicale européenne a pris part à une manifestation ayant réuni des milliers de syndicalistes dans la ville de Sfax, à l'appel de la puissante centrale syndicale UGTT. Venue apporter la «solidarité de la part de 45 millions de travailleurs en Europe», Esther Lynch s'est adressée par l'intermédiaire d'un interprète à la foule réunie dans ce bastion historique du syndicalisme tunisien.

Nous condamnons [son expulsion], qui n'apporte aucun honneur à la Tunisie 

«Nous disons aux gouvernements : ne touchez pas à nos syndicats, libérez nos dirigeants», a-t-elle lancé. Le gouvernement tunisien doit «s'asseoir et négocier avec l'UGTT pour trouver une solution» afin d'améliorer la situation politique et économique actuelle, a-t-elle ajouté.

Le porte-parole de l'UGTT, Sami Tahri, a déclaré sur les ondes de la radio Mosaïque FM que les déclarations d’Esther Lynch étaient une «défense du droit de se syndiquer et non une ingérence dans les affaires de la Tunisie». «Nous condamnons [son expulsion], qui n'apporte aucun honneur à la Tunisie», a-t-il ajouté.

Grave crise politique et économique en Tunisie

La manifestation du 18 février à Sfax était organisée simultanément à de nombreuses autres dans plusieurs villes du pays afin de protester contre la dégradation de la situation économique et l'arrestation d'Anis Kaabi, responsable de la branche autoroutes de l'UGTT. Ce dernier est en détention provisoire dans l'attente d'un procès fixé au 23 février, pour avoir lancé une grève sur les péages.

L'UGTT a annoncé des sit-in et rassemblements contre la politique de Kaïs Saïed, avec comme point culminant une marche à Tunis le 11 mars.

La Tunisie est engluée dans une grave crise politique et économique depuis que Kaïs Saïed est accusé par certains d’avoir accaparé les pouvoirs en juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement, avant de le dissoudre en mars 2022. Il a ensuite révisé la Constitution pour réduire les prérogatives du Parlement. Ses détracteurs l'accusent d'instaurer une nouvelle autocratie, similaire à celle de Ben Ali, dans le pays qui fut pourtant le berceau du Printemps arabe.

Outre les divisions politiques, le pays connaît de graves difficultés économiques, avec notamment des pénuries de produits alimentaires et une forte inflation.

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