L'Afrique du sud annonce un exercice maritime multilatéral avec la Russie et la Chine
Pretoria a annoncé l'organisation de manœuvres communes avec les marines russe et chinoise au large de ses côtes. L'Afrique du Sud figure parmi les pays qui refusent de se joindre aux condamnations occidentales de l'offensive russe en Ukraine.
«L'Afrique du Sud va accueillir la marine chinoise et celle de la Fédération de Russie lors d'un exercice maritime multilatéral entre le 17 et 27 février. [...] Ce sera la deuxième fois qu'un tel exercice se déroule en présence des trois forces navales, le premier ayant eu lieu en novembre 2019 au Cap, en Afrique du Sud», a fait savoir le 19 janvier l'armée sud-africaine par voie de communiqué.
A travers ces manœuvres communes, qui se dérouleront au large de Durban (le plus grand port d'Afrique australe) et de Richards Bay quelque 180 kilomètres plus au nord, Pretoria entend« renforcer les relations déjà florissantes entre l'Afrique du Sud, la Russie et la Chine».
Concrètement, ces manœuvres mettront en présence plus de 350 militaires sud-africains «provenant de plusieurs services et divisions aux côtés» de «leurs homologues russes et chinois dans le but de partager des compétences et des connaissances opérationnelles», précise encore le communiqué.
La neutralité sud-africaine sur la guerre en Ukraine
L'Afrique du Sud, une des puissances du continent qui a rejoint le groupe des Brics en 2011, a adopté une position neutre depuis le début de l'intervention militaire russe en Ukraine le 24 février 2022, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou. Cette position l'a notamment conduite à s'abstenir lors du vote le 2 mars 2022 d'une résolution de l'ONU qui exigeait que «la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine».
Le vote avait alors recueilli 58 abstentions, dont 16 pays du continent africain, sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale de l'ONU, comme le relevait TV5 Monde. L'Afrique du Sud s'était également abstenue lors du vote portant sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, avec 58 autres Etats.
En septembre 2022, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a, lors d'un déplacement à Washington, critiqué un texte censé «contrer les activités néfastes de la Russie en Afrique». Son adoption «donnerait l'impression que l'Afrique est punie parce qu'elle a la Russie pour partenaire», avait-il assuré.
Le mois suivant, la présidence sud-africaine avait décidé de laisser arriver dans ses eaux un mégayacht appartenant à l'homme d'affaires russe Alexeï Mordachov, réaffirmant ainsi sa neutralité dans le conflit en Ukraine. «L'Afrique du Sud n'a aucune obligation légale de respecter les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'UE», avait alors déclaré le porte-parole présidentiel, Vincent Magwenya, lors d'un point de presse.