Embargo sur les armes en Libye : un cargo arraisonné dans le cadre de l’opération Irini

Embargo sur les armes en Libye : un cargo arraisonné dans le cadre de l’opération Irini© Tiziana FABI Source: AFP
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse au quartier général d’Irini à Rome, le 18 mars 2021 (photo d’illustration).
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Un cargo transportant des véhicules blindés a été intercepté dans le cadre de l'opération Irini, en application de l’embargo sur les armes en Libye décrété par l'ONU. C'est le troisième navire dérouté par la mission européenne en plus de deux ans.

Plusieurs dizaines de 4x4 blindés ont été saisis, suite à un contrôle effectué mi-octobre par la force navale de l'Union européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med) dans le cadre de l'opération Irini. En charge d’appliquer l’embargo sur les armes en Libye, décrété par les Nations unies, celle-ci relate le 9 novembre avoir intercepté un mois plus tôt le Meerdijk, un cargo battant pavillon néerlandais.

Sur les clichés pris du vaisseau marchand, à bord duquel les autorités néerlandaises ont autorisé les hommes d’Irini à monter, on peut apercevoir des blindés légers disposés directement sur le pont supérieur et d’autres stockés en cale. Selon le site spécialisé Opex360, il s’agirait de BATT UMG, des tout-terrain de la société américaine The Armored Group, «probablement» fabriqués par sa filiale aux Émirats arabes unis. Face à cette «violation possible» de l'embargo onusien, le cargo aurait été «détourné vers un port européen» et les véhicules saisis, indique pour sa part Irini.

Des cargos plus faciles que d’autres à contrôler

Forte de ce succès, la force européenne indique ainsi que trois navires ont été déroutés depuis le début de son opération… fin mars 2020.

Ces déroutements sont eux-mêmes le fruit des 25 inspections de navires menées jusqu’à présent. Des chiffres qui, à première vue, peuvent paraître maigres. Toutefois, à la décharge des Européens, les opérations de contrôle en Méditerranée orientale ne se passent pas toujours aussi facilement qu’avec le Meerdijk.

Au printemps 2020, quelques mois à peine après le lancement d’Irini, deux bâtiments français auraient ainsi essuyé coup sur coup des intimidations dans leurs tentatives d’en savoir plus sur un cargo battant pavillon tanzanien et voguant vers la Libye, le Circkin.

Fin mai, la frégate de défense aérienne Forbin, sur le retour du détroit d’Ormuz et intriguée par ce vaisseau qui ne répondait pas à ses appels, aurait ainsi vu, selon Paris, deux frégates turques s’interposer entre elle et le Circkin. Quelques semaines plus tard, la frégate légère furtive Courbet, qui participait à la mission de l’OTAN Sea Guardian, aurait, toujours selon la version défendue par la France, été «illuminée» à trois reprises par les radars de conduite de tirs des frégates turques Oruç Reis et Gökova, dernière étape avant un tir effectif, équivalent à un coup de semonce... L'incident est nié en bloc par la Turquie, qui évoque un simple usage de la caméra intégrée au radar des navires turcs pour «observer le navire français qui effectuait une manœuvre dangereuse à très faible distance, et ce par mesure de sécurité».

Inspections : s'y prête qui souhaite ?

Mais Paris n'en démord pas et celle qui était à l'époque ministre des Armées, Florence Parly, n'a pas hésité à suspendre la participation française à Sea Guardian. Le scandale débouchera sur l’ouverture d’une enquête de l'OTAN, qui débouchera elle-même sur un rapport. Rapport qui aurait lui-même fini «sous le tapis», afin de ménager Ankara, selon les confidences de diplomates européens à Reuters. «Dans le contexte tendu au large de la Libye, il n’y a plus eu d’incident de ce type», relativisera également un diplomate, cette fois cité par le blog d’informations spécialisées Bruxelles2.

Tout comme les navires de la Marine nationale, ceux d'Irini rencontrent-ils des difficultés particulières avec les Turcs ? Dans le compte-rendu publié sur son site, la force européenne stipule sobrement que «depuis le début de l'Opération, une seule nation a refusé à neuf reprises son consentement [à l'inspection]», sans préciser laquelle. Toutefois, dans le rapport mensuel d’activités d’Irini, publié ce 11 novembre sur le site du Service européen pour l'action extérieure, le nom «Turquie» apparaît bien en face de ces neuf refus. C’est trois de plus qu’un an plus tôt. Comme quoi, pas besoin de navires d’escorte pour éviter les contrôles européens.

Maxime Perrotin

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