Téhéran accuse des pays occidentaux d'apprendre à des Iraniens à fabriquer des armes
- Avec AFP
Téhéran accuse des pays occidentaux d'apprendre aux manifestants en Iran à fabriquer des armes. L'allégation fait écho à de récents propos de John Bolton selon qui l'opposition iranienne est «armée» depuis le Kurdistan irakien.
«En contradiction avec la Charte de l'ONU, un petit nombre de gouvernements occidentaux, se cachant derrière des slogans pacifiques, encouragent la violence et apprennent [aux manifestants] à fabriquer des armes et des cocktails Molotov en Iran via les réseaux sociaux et les médias», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, le 10 novembre, lors d'un entretien téléphonique avec Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.
Ses propos ont été rapportés sur le site du ministère iranien des Affaires étrangères. Selon le responsable, l'action de ces pays occidentaux a «entraîné le meurtre des policiers et l'insécurité en Iran, et a même préparé le terrain pour l'action terroriste de l'Etat islamique [Daesh]».
Pour rappel, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a par ailleurs affirmé, quelques jours plus tôt, que des manifestants iraniens avaient reçu des armes depuis le Kurdistan irakien, une région autonome alliée des Etats-Unis et d'Israël. «Cela montre que la position de la République islamique est plus vulnérable que jamais», avait alors estimé le haut fonctionnaire américain, connu pour ses positions bellicistes à l'égard de l'Iran et proche de l'opposition iranienne.
L'Iran répond aux sanctions européennes
Au moins 13 personnes, dont deux enfants, ont été tuées le 26 octobre dans un sanctuaire chiite à Chiraz, dans le sud de l'Iran, dans un attentat revendiqué par Daesh.
L'attaque de Chiraz s'est produite alors que l'Iran est, depuis près de deux mois, touché par une vague de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran.
Pour rappel, en réaction à une nouvelle vague de sanctions de l'Union européenne, Téhéran a récemment riposté en adoptant des sanctions à l’encontre de plusieurs élus européens, de journalistes ainsi que d’organisations de l'UE accusées d'avoir «incité à la violence» et «provoqué des émeutes, des violences et des actes terroristes» en Iran.