Moscou attend des garanties de Kiev de ne pas utiliser le «couloir céréalier» à des fins militaires
Après l'attaque perpétrée à Sébastopol par des drones via le couloir destiné aux exportations de céréales, la Russie a demandé l'engagement de Kiev de ne pas utiliser ce couloir à des fins militaires, et compte sur la médiation de l'ONU.
Le président russe Vladimir Poutine a appelé le 31 octobre l'Ukraine à garantir la sécurité des navires empruntant le couloir pour les exportations de céréales, l'accusant d'être une «menace» après l'attaque qui a visé la flotte russe en Crimée samedi. Le dirigeant russe accuse Kiev d'avoir utilisé le couloir céréalier pour l'attaque qu'il lui impute. Celle-ci a justifié son retrait de l'accord sur les exportations ukrainiennes.
Dans un communiqué publié ce 31 octobre, le ministère russe de la Défense a demandé à ce que la partie ukrainienne prenne des «engagements supplémentaires de ne pas utiliser [le couloir destiné aux exportations de céréales] à des fins militaires».
Réitérant avoir suspendu sa participation aux accords permettant l'exportation de céréales en mer Noire – mais ne pas s'en être retiré – la Russie estime que la circulation de navires le long du couloir sécurisé ne peut pas être admise, «car les dirigeants ukrainiens et le commandement des Forces armées ukrainiennes l'utilisent pour mener des opérations militaires visant la Fédération de Russie».
Rappelant que la mise en œuvre de l'initiative avait fait l’objet d’une médiation de la part du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, la Russie indique compter sur l’aide de l’organisation internationale pour «obtenir des garanties de la part de l’Ukraine concernant leur non-utilisation, à des fins militaires visant la Fédération de Russie, du couloir humanitaire et des ports ukrainiens destinés à assurer l’exportation de produits agricoles».
Le 29 octobre, dans la foulée d'une «attaque terroriste perpétrée par l’Ukraine contre des navires de guerre et des navires civils à Sébastopol», Moscou avait suspendu sa participation à l'accord, accusant en outre des «spécialistes britanniques» d'avoir aidé Kiev à perpétrer cette attaque de drones aériens et sous-marins via le «couloir céréalier».
L'accord céréalier, conclu en juillet sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, avait permis l'exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février. Ce blocage avait contribué à la flambée des prix alimentaires.