Un incendie se déclare sur le pont de Crimée après l'explosion d'un camion (VIDEOS)
Le Comité national antiterroriste russe a annoncé que l'explosion d'un «camion» tôt dans la matinée avait déclenché un incendie sur le pont reliant la Crimée au reste du territoire russe. Au moins trois personnes sont mortes selon les enquêteurs.
Dans la matinée du 8 octobre, un incendie s'est déclaré sur le pont de Crimée, cet édifice inauguré en 2018 et permettant, en surplombant le détroit de Kertch, de relier la région au reste du territoire russe.
Selon les premiers éléments avancés par le Comité national antiterroriste russe, cité par l'agence RIA Novosti, «à 6h07 sur la partie automobile du pont de Crimée, du côté de la péninsule de Taman, un camion a explosé, ce qui a provoqué l'embrasement de sept réservoirs de carburant d'un train qui se dirigeait vers la péninsule de Crimée».
«Deux travées automobiles du pont se sont partiellement effondrées. L'arche au-dessus de la partie navigable du pont n'a pas été endommagée», a-t-il ajouté.
Sur des images mises en ligne sur les réseaux sociaux on peut constater la puissance de l'incendie.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) October 8, 2022
🔸Vidéo des dégâts sur le pont de Crimée traversant le détroit de Kertch pour rejoindre la Russie. pic.twitter.com/Y5sL7yt0H1
Selon un communiqué rendu public par le Comité d'enquête russe, au moins trois personnes sont mortes dans l'incident. «Selon les rapports préliminaires, trois personnes sont mortes à la suite de l'incident. Ce sont probablement les passagers d'une voiture qui se trouvait à côté du camion qui a explosé. Les corps de deux victimes, un homme et une femme, ont déjà été sortis de l'eau et sont en cours d'identification», peut-on lire dans le document.
Toujours selon la même source, le conducteur du camion est «un habitant de la région de Krasnodar».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé que le président russe Vladimir Poutine avait ordonné la création d'une commission gouvernementale.
«Vladimir Poutine a reçu des rapports du Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, du vice-Premier ministre Marat Khousnoulline, du ministre des Situations d'urgence Alexandre Kourenkov et du ministre des Transports Vitali Saveliev, ainsi que des responsables des structures chargées de la sécurité», a-t-il également fait valoir.
L'autorité russe en charge des routes a indiqué sur son site internet que le trafic était «temporairement interrompu» sur le pont. Les trafics ferroviaire et routier ont été arrêtés, et des ferries ont été mis en place pour permettre la traversée, selon les agences russes.
Le Comité d'enquête russe a expliqué avoir «ouvert une enquête criminelle en rapport avec l'incident sur le pont de Crimée». «Sur les instructions du président du Comité d'enquête de la Russie Alexandre Bastrykine, des criminalistes de la Direction générale de la criminologie de l'organisation se sont rendus sur les lieux. Les enquêteurs du Comité d'enquête sont en train d'établir toutes les circonstances de l'incident et les personnes impliquées dans le crime», a fait savoir le comité.
Des responsables ukrainiens se lâchent sur les réseaux sociaux
De son côté, Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a semblé se réjouir de l'incident sur Twitter. «La Crimée, le pont, le début. Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être restitué à l'Ukraine», a-t-il déclaré.
Crimea, the bridge, the beginning. Everything illegal must be destroyed, everything stolen must be returned to Ukraine, everything occupied by Russia must be expelled. pic.twitter.com/yUiSwOLlDP
— Михайло Подоляк (@Podolyak_M) October 8, 2022
Le ministère ukrainien de la Défense a même été jusqu'à employer l'injure, toujours sur Twitter. Après une référence au naufrage du croiseur Moskva du 14 avril dernier, le ministère a écrit : «Qu'est-ce qui vous attends encore, les russkofs ?»
The guided missile cruiser Moskva and the Kerch Bridge – two notorious symbols of russian power in Ukrainian Crimea – have gone down.
— Defense of Ukraine (@DefenceU) October 8, 2022
What’s next in line, russkies?
La diplomatie russe dénonce la «nature terroriste» du «régime de Kiev»
En réponse, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a critiqué sur Telegram la «réaction du régime de Kiev» à l'incident, qui «témoigne», selon elle, de «sa nature terroriste».
Le chef du parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, a lui directement accusé sur le même réseau social les «vandales ukrainiens» d'être à l'origine de l'incendie : «Les vandales ukrainiens ont quand même réussi à tendre leurs mains ensanglantées jusqu'au pont de Crimée. Maintenant, ils ont de quoi être fiers : pendant les 23 ans de leur gestion, ils n'ont réussi à construire rien qui mérite l'attention en Crimée, mais ils ont réussi à endommager la route du pont russe.» Il a également dénoncé «la nature du régime de Kiev et de l'Etat ukrainien» qui, selon lui, seraient uniquement aptes à semer «la mort et la destruction».
Pour rappel, en 2014, la péninsule ukrainienne de Crimée rejoignait la Fédération de Russie, après un référendum d'autodétermination – dénoncé comme «illégal» par Kiev et les Occidentaux.