La Turquie aurait doublé ses importations de pétrole russe
Reuters rapporte que la Turquie profite largement du pétrole russe que les Européens ne consomment plus. Les importations pétrolières turques auraient ainsi atteint 200 000 barils par jour cette année contre moins de 100 000 en 2021.
A l'opposé de certains de ses partenaires de l'OTAN, la Turquie aurait doublé ses exportation de pétrole en un an, profitant ainsi du retrait de plusieurs pays européens du marché russe, rapporte ce 22 août Reuters.
L'agence, qui s'appuie sur les données de Refinitiv Eikon, révèle que les importations turques s'élèveraient à ce stade à 200 000 barils par jour contre 98 000 l'année précédente pour cette même période. Membre de l'Alliance atlantique, la Turquie n'a cependant pas sanctionné la Russie pour l'opération lancée en Ukraine en février.
Dans l'Union européenne, les velléités de mettre un terme définitif aux approvisionnements en énergie en provenance de Russie créent des dissensions et plombent largement les économies, notamment celles des pays les plus dépendants de ces énergies.
Ankara et Moscou ambitionnent d'augmenter leurs échanges commerciaux
Reuters rapporte, d'après Refinitiv Eikon, que les principaux raffineurs turcs et la raffinerie STAR, construite par la filiale turque de la compagnie nationale azerbaïdjanaise de pétrole SOCAR, ont augmenté leur consommation de pétrole russe de l'Oural et de Sibérie, et diminué leurs achats de pétrole de la mer du Nord, Irak et Afrique de l'Ouest. Le prix du pétrole russe a fortement baissé cette année, ce qui le rend plus attractif par rapport à ses concurrents.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré Vladimir Poutine le 5 août à Sotchi en Russie et les deux dirigeants se sont accordés pour accroître le volume des échanges commerciaux entre leurs pays, notamment sur les questions énergétiques. Le président turc a déclaré dans la foulée qu'Ankara assurerait une partie du paiement du gaz russe en roubles, qui selon lui bénéficiera aux deux pays.
«Un aspect positif de notre visite à Sotchi est notre accord avec [Vladimir] Poutine sur le rouble. Si Dieu le permet, nos échanges en roubles assureront des bénéfices à la Turquie et à la Russie», a affirmé le chef d'Etat turc aux journalistes.