Le président turc confirme qu'Ankara paiera du gaz russe en roubles
- Avec AFP
Au lendemain de sa rencontre à Sotchi avec son homologue russe, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé que son pays règlerait des achats de gaz russe en roubles. En 2021, la Russie a représenté 45% des achats turcs de gaz naturel.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé que des livraisons de gaz russe à la Turquie seront payées en roubles, ont rapporté ce 6 août les médias turcs.
«Un aspect positif de notre visite à Sotchi est notre accord avec M. Poutine sur le rouble. Si Dieu le permet, nos échanges en roubles assureront des bénéfices à la Turquie et à la Russie», a affirmé le chef de l'Etat turc aux journalistes à bord de son vol de retour de la ville russe de Sotchi, sur les rives de la mer Noire, où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Les deux chefs d'Etat se sont mis d'accord pour que les livraisons du gaz russe à la Turquie soient «partiellement payées en roubles», avait annoncé la veille le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak.
Le président turc n'a pas précisé le volume des transactions futures en roubles. La Russie a réussi depuis plusieurs mois à imposer sa devise dans certains règlements internationaux en lieu et place de l'euro et du dollar, sur fond de sanctions économiques occidentales contre Moscou en raison de son intervention militaire en Ukraine.
En 2021, près de la moitié des importations turques de gaz provenaient de Russie
Tout en condamnant rapidement l'offensive russe, la Turquie a opté pour la neutralité entre les deux pays et ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre Moscou. En 2021, la Russie a représenté environ un quart des importations de pétrole de la Turquie et 45% de ses achats de gaz naturel. Payer le gaz russe, même partiellement, en roubles, pourrait permettre à la Turquie de ne pas réduire davantage ses réserves de devises en dollars.
Selon plusieurs analyses d'économistes, le gouvernement turc aurait dépensé des dizaines de milliards de dollars en 2021 pour tenter d'arrêter l'effondrement de la livre turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en un an.
Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine se sont par ailleurs engagés à Sotchi à renforcer la coopération énergétique et économique entre les deux pays.