Larcher juge «vieillissante» la «flotte de Canadair», en marge des incendies en Gironde
Alors que les élus de Gironde réclament davantage de moyens, notamment aériens, pour lutter contre les incendies, le président du Sénat, Gérard Larcher, qui s'est rendu sur place, a estimé que la réponse devait être européenne.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est rendu au poste de commandement opérationnel de La Teste-de-Buch (Gironde) ce 17 juillet afin «de venir en appui des élus», alors que plus de 11 000 hectares de végétation ont brûlé depuis le 12 juillet dans le département.
«La forêt est un bien majeur. Ce qui se passe ici est sans doute une catastrophe environnementale. Elle nécessite qu'on ne verse pas seulement des larmes mais qu'on prenne derrière des solutions», a-t-il lancé. Interrogé sur le manque de moyens et plus particulièrement la polémique concernant le manque de Canadair, Gérard Larcher a affirmé que le sujet avait été abordé le matin même, et que l'exécutif y était selon lui «attentif».
«Il faut aussi un effort de solidarité européenne. La réponse doit être européenne», a-t-il affirmé sur le sujet, soulignant au passage que «la flotte de Canadair» en France est «vieillissante en partie [et] qu'elle a des problèmes de maintenance».
Deux jours auparavant, le maire de Landiras, Jean-Marc Pelletant, avait poussé un coup de gueule dans les colonnes de Sud Ouest : «Nous avons besoin d’appui aérien pour lutter contre cet incendie. J’entends que la moitié des moyens aériens de la France est mobilisée à Landiras et La Teste. Combien de Canadair peut-on acheter à la place d’une LGV [ligne à grande vitesse] à 14 milliards ?»
Une analyse partagée par Jean-Luc Gleyze, le président PS du département. «Nous avons le plus grand massif résineux d’Europe. Je suis convaincu qu’avec des Canadair à proximité nous n’en serions pas là. Notre massif est vulnérable, la Gironde doit avoir des moyens anti-feu à demeure», avait-il plaidé. L’essentiel de la flotte aérienne anti-feu de la Sécurité civile – soit 24 aéronefs – est en effet basé à Nîmes, précise le quotidien régional.
Des arguments également appuyés par Alain Rousset, président PS de région : «Il est urgent d’avoir en région une force aérienne, des équipements capables d’intervenir rapidement pour éteindre ces feux. Etant donné qu’il n’y a plus de programme de production d’avions bombardiers d’eau [type Canadair], la Région est prête à s’associer pour élaborer un nouveau programme de relance de la conception d’avions amphibies.»
Ces feux, qui n'ont pas fait de victime, se sont déclenchés au début de la vague de chaleur qui touche la France, où les maximales resteront très élevées jusqu'en début de semaine prochaine, avec des valeurs entre 35°C et 41°C localement dans le Sud-Ouest, selon Météo-France.
Répondant aux journalistes le 15 juillet, le Premier ministre, Elisabeth Borne, a fait savoir qu'une voiture électrique serait à l'origine de l'incendie.