Les favoris à la présidentielle refusent de qualifier Vladimir Poutine de «dictateur»
Le 14 mars sur TF1, les principaux prétendants à la fonction présidentielle ont exposé leur vision de la guerre en Ukraine. Les quatre favoris, dont Emmanuel Macron, ont refusé de qualifier Vladimir Poutine de «dictateur».
Invité tout comme sept autres candidats à la présidentielle de l’émission de TF1 «La France face à la guerre» le 14 mars, le chef de l’Etat a refusé de prononcer le mot «dictateur» pour désigner le président russe. A la question, «Vladimir Poutine est-il un dictateur ?», Emmanuel Macron a répondu «formellement, non», avant de préciser : «J’essaye de protéger notre pays de l’escalade de la guerre, j’essaye de protéger les valeurs et la démocratie en Europe, ce n’est pas en le qualifiant ou en l’insultant que je serais plus efficace.»
Les propos d'Emmanuel Macron sont d'autant plus surprenants qu'ils prennent le contre-pied de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui le 24 février avait qualifié Vladimir Poutine de «cynique» et de «dictateur».
Le chef de l'Etat n'est pas le seul à avoir refusé d'utiliser ce qualificatif, ayant été rejoint en cela par Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour — les candidats ayant tous été interviewés séparément. Les trois autres favoris à l'élection ont justifié leur décision par le besoin de maintenir le contact avec le président et le gouvernement russe dans le but de mettre fin au conflit ukrainien.
Une position que n'ont pas adopté les autres candidats. «Nous ne pouvons pas être dans la complaisance avec un dictateur», a par exemple lancé Anne Hidalgo, avant de plaider pour un renforcement des sanctions contre des intérêts russes.
Même son de cloche chez Yannick Jadot pour qui Vladimir Poutine «n'a pas changé», estimant que le président russe «a toujours été un dictateur» qui promet «la mort» à ceux qui en Russie «se battent pour la liberté» et «la guerre» aux pays qui se «battent pour la démocratie».
Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/Cnews/Les Échos le 13 mars, Valérie Pécresse a affirmé que la France faisait face à un «Vladimir Poutine sans limite», à un «dictateur qu'on doit stopper». Elle en a profité pour égratigner Emmanuel Macron auquel elle reproche d’avoir «été trop tardif dans sa prise de conscience de la dangerosité» du président russe. «Vladimir Poutine est un immense manipulateur et on le voit dans sa façon d’instrumentaliser ses dialogues», a-t-elle lancé.
Le 18 mars 2018, Vladimir Poutine a été réélu avec 76,7% des voix, ouvrant la voix à son deuxième mandat consécutif et son quatrième au total. Ce nouveau mandat court jusqu'en 2024, année où le président russe fêtera ses 72 ans.
En 2020, 77,92% des Russes ont voté en faveur des amendements à la Constitution du pays lors du scrutin national. L'amendement qui a suscité le plus de débats et qui a enflammé l'opposition au projet de la réforme concerne «la remise à zéro» du nombre de mandats du président actuel proposée par Valentina Terechkova, première femme cosmonaute et députée du parti de la majorité présidentielle Russie unie. En effet, selon la législation précédente, Vladimir Poutine − qui a été président pendant 16 ans au cours des 20 dernières années − n'était pas autorisé à se présenter à l'élection présidentielle de 2024. Avec l'adoption de ces amendements, Vladimir Poutine pourrait de nouveau être candidat aux élections présidentielles en 2024 et 2030.