Présidentielle : Ségolène Royal affirme que «le vote utile à gauche, c'est Jean-Luc Mélenchon»
L'ancienne candidate PS à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a estimé le 16 février que le seul «vote utile à gauche» c'était Jean-Luc Mélenchon. L'ex-ministre estime que le candidat de La France insoumise est «le plus solide».
Une mauvaise surprise pour Anne Hidalgo ? Lors d'une intervention sur BFMTV le 16 février, Ségolène Royal, ancienne candidate du Parti Socialiste à l'élection présidentielle de 2007, a donné son avis sur les candidats de gauche à la présidentielle.
L'ex-ministre socialiste a expliqué que, selon elle, «le vote utile à gauche, c'est Jean-Luc Mélenchon». «C'est lui qui, professionnellement, fait la meilleure campagne, qui est en train d'arrondir les angles par rapport à ce qui pouvait déplaire chez lui, qui est capable de répondre à l'ensemble des questions, qui est structuré, qui est cultivé, qui a l'expérience d'une campagne présidentielle, qui sait prendre des coups. Et donc c'est le plus solide», a-t-elle poursuivi.
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Ségolène Royal n'a d'ailleurs pas épargné Anne Hidalgo, à laquelle elle a conseillé de prendre «ses responsabilités» et de mettre un terme à sa campagne alors que la maire de Paris plafonne entre 1,5 à 3% d'intentions de vote selon les sondages. Elle a cependant déploré l'absence de débat contradictoire réunissant l'ensemble des candidats depuis le lancement de la campagne et des conséquences sur les dynamiques de certaines candidatures.
Ségolène Royal (@RoyalSegolene) sur Anne Hidalgo: "Si j'étais elle, j'arrêterais" pic.twitter.com/V2G6IuPCKq
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Des propos «complètement stupides» fustigés par le Parti Socialiste
Une déclaration qui n'a pas été sans causer des remous dans le camp socialiste, où plusieurs voix ont étrillé l'ancienne ministre. Parmi les propos rapportés par BFMTV, le sénateur Rachid Temal a ainsi déploré «l'attitude» de Ségolène Royal en avançant que «Les propos de la Ségolène Royal d’aujourd’hui auraient été condamnés par celle de 2007». «Elle a toujours porté la question des femmes en politique et défendu la bienveillance. Pourquoi est-ce qu’elle ne se l’applique pas à elle-même ?», s'est-il interrogé. L'ancien député (PS) Patrick Mennucci a quant à lui fustigé des propos «complètement stupides», en arguant également que «Jean-Luc Mélenchon est à l’opposé de ce qu’elle pense». Un proche d'Anne Hidalgo s'est quant à lui contenter de relever l'inconstance de Ségolène Royale : «[Elle] est capable de dire une chose et une autre à 15 jours d’intervalle.»
Je ne sais pas si c'est la bonne boussole, Ségolène Royal
«Je ne sais pas si c'est la bonne boussole, Ségolène Royal», a de son côté lancé le 17 février le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, au lendemain des propos de l'ex-candidate à la présidentielle de 2007.
«Il y a quelques jours elle disait qu'elle pourrait soutenir [la candidate Les Républicains] Valérie Pécresse, il y a cinq ans elle a soutenu dès le premier tour Emmanuel Macron, il y a trois ans elle voulait conduire une liste aux Européennes avec [le candidat écologiste] Yannick Jadot», a souligné Olivier Faure sur France 2.
«Je ne suis pas sûr que ce soit exactement la meilleure façon de se guider», a-t-il ajouté. «Bien sûr, on peut mener des combats communs avec Jean-Luc Mélenchon», a-t-il dit, «mais moi je ne suis ni populiste, ni souverainiste».
«C'est la raison pour laquelle j'ai une candidate», a-t-il ajouté, maintenant sa confiance en la personne d'Anne Hidalgo. Regrettant qu'on soit «déjà en train de nous dire qu'il y aurait déjà un vote utile», il a pointé le fait que «le président de la République n'est toujours pas en campagne». «Faisons en sorte d'abord de dire quels sont les projets, confrontons-les, c'est pas simplement une foire marketing», a-t-il demandé, déplorant que «depuis des mois on commente des sondages alors qu'on devrait commenter des projets». Interrogé sur la faiblesse du PS dans cette campagne, Olivier Faure s'est dit «lucide» : «Je vois que pour l'instant, ça n'a pas encore vraiment marqué les esprits, je vois bien qu'il y a aussi parfois le souvenir de périodes antérieures qui fait douter les gens de notre capacité à changer les choses». Faisant valoir que le PS a été «à l'origine de tous les grands progrès sociaux dans ce pays», il refuse que l'on puisse «laisser aujourd'hui les mains libres au libéralisme, en compétition avec l'extrême droite».