Covid : le changement de règles pour le pass vaccinal prend au dépourvu une série de Français
À partir du 15 février, le délai pour effectuer la dose de rappel de vaccin anti-Covid et conserver son pass vaccinal est réduit à quatre mois, entraînant la désactivation de nombreux pass. Certains ont été surpris par cette évolution.
Changement de règles le 15 février : pour les Français, le délai entre deux injections anti-Covid est ramené de sept à quatre mois, sous peine de voir leur pass expirer, la règle ne concernant pas ceux qui ont contracté la maladie depuis lors. De plus, la validité du certificat de rétablissement est elle aussi réduite à quatre mois, contre six auparavant.
Conséquence de ces annonces, selon le ministère de la Santé, près de 4 millions de personnes ne seraient pas à jour à cette date. Comme le relève Le Parisien, il y a parmi ceux-ci des personnes «qui refusent la troisième dose», mais aussi tous ceux qui ont appris trop tard les nouvelles modalités, la profusion d'annonces et de changements de règles ayant pu générer de la confusion.
Le quotidien relate ainsi le cas d'un homme dont le pass était valable jusqu’au 20 mars : pour être à nouveau dans les clous, il s'est rendu dans un centre de vaccination, mais, ayant contracté le Covid fin décembre, il s'est vu refuser l'injection, qui doit être faite trois mois après une contamination. Sans obtenir de «certificat de rétablissement», puisqu'il s’est contenté de réaliser un autotest, alors que seuls les antigéniques ou PCR font foi. Il sera donc «désactivé» le 15 février.
Un problème signalé par d'autres Français, dont certains préfèrent attendre la levée des restrictions : «Je n'ai qu'à attendre quelques semaines pour que tout cela soit caduc. J'ai pourtant été infecté il y a un mois mais comme il y avait la queue dans les laboratoires je n'aurais pas le bénéfice de l'infection», réagit un autre internaute dans un appel à témoignages de France Bleu sur Facebook.
Des témoignages assez nombreux, sur les réseaux sociaux, reflètent ces incompréhensions : «Les amis, comme beaucoup mon pass vaccinal expire demain, j’ai fait ma dose de rappel aujourd’hui, demain je suis censé assister au match du PSG vs Real au parc, vous pensez que mon pass sera valide demain ? Apparemment il y aurait une tolérance entre le 15 et 21 février ? Help», a ainsi demandé un internaute, soulevant le problème du délai entre une dose de rappel et l'activation du pass.
Les amis,comme bcp mon #PassVaccinal expire demain, j’ai fais ma dose de rappel aujourd’hui, demain je suis sensé assister au match du PSG vs Real au parc,
— Panam’s75 (@panams75) February 14, 2022
Vous pensez que mon pass sera valide demain ?
Apparement il y aurait une tolérance entre le 15 et 21 février ?
Help 😭
Une autre explique : «Mon pass vacinal se désactive le 15, sauf que ma maman rentre à l’hôpital pour se faire opérer le 17 et je suis son aidante tant que mon papa est à l’hôpital donc pour pouvoir l'accompagner faut que je me vaccine [...] dans les 24 h sauf que je peux pas me faire vacciner [...] je vais devenir folle».
au bordel de bordel j'ai un putain de soucis : mon pass vacinal se désactive le 15, sauf que ma maman rentre à l'hopital pour se faire opérer le 17 et je suis son aidante tant que mon papa est a l'hopital donc pour pouvoir l'accompagné faut que je me vaccine la dans les 24H sauf
— PatateChevre(elle)🐢 (@PatateChevre) February 9, 2022
Dans un certain nombre de messages, les internautes regrettent qu'un message de rappel n'ait pas été adressé plus clairement, et soulèvent des questions concernant la possibilité de franchir une frontière avec un pass français désactivé, au moins temporairement. Une autre internaute explique sur Facebook les difficultés rencontrées avec son conjoint, considéré comme personne fragile car en attente d'une greffe. «Il a fallu qu'il se fasse vacciner pour pouvoir accéder à ses soins et examens. Aujourd'hui ils lui ont changé de traitement. Son pass va être désactivé mais la troisième dose lui est refusée en raison de son traitement – trop dangereux». Certains lui ont alors conseillé de contacter un médecin pour obtenir une attestation de contre-indication vaccinale, qui selon elle ne suffisait pas puisqu'il lui a fallu à nouveau remplir tout le dossier des antécédents de son conjoint.
Une confusion certaine règne donc, sachant que les règles applicables pourraient à nouveau être modifiées prochainement : le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a annoncé le 9 février qu'une levée du pass vaccinal était envisageable «d'ici la fin mars», voire début avril, à condition que le taux d'incidence s'avère «10 ou 20 fois moindre» qu'actuellement, que la surcharge hospitalière diminue fortement et qu'une très forte proportion de Français soient vaccinés. Le 2 février, Olivier Véran avait pour sa part évoqué «une fin» du pass vaccinal probablement «avant le mois de juillet».