Des employés du bricolage envahissent un magasin de Leroy Merlin pour exiger une hausse des salaires

Plusieurs dizaines de salariés de différentes enseignes de bricolage ont manifesté pour réclamer une revalorisation des salaires, bloquant les caisses automatiques d'un magasin Leroy Merlin à Saint-Denis.
«Tous ensemble», «on est là» : c'est en chantant ces slogans que des dizaines de salariés du secteur du bricolage (Bricorama, Castorama, Leroy Merlin), arborant des chasubles de la CGT, ont envahi un magasin de Leroy Merlin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 25 janvier, afin de réclamer des hausses de salaires.
Notre reporter Charles Baudry était sur place et a pu accompagner les manifestants à l'intérieur du magasin où ils ont bloqué des caisses automatiques, considérées comme destructrices d'emplois. Ils ont également bloqué l'accès au magasin pendant quelques dizaines de minutes dans le calme.
🔴Plusieurs dizaines de #salariés de différents magasins de bricolage manifestent et envahissent un magasin #LeroyMerlin à #SaintDenis pour réclamer une revalorisation des #salaires. pic.twitter.com/l9operlLT1
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 25, 2022
«On est là pour montrer un mécontentement pour la grille des salaires de la branche du bricolage», a expliqué Romain Coussin, délégué CGT de Leroy Merlin, rappelant que l’inflation actuelle faisait espérer aux salariés une revalorisation plus conséquente que celle proposée dans le cadre des négociations actuelles. Là on se moque du monde !», s'est offusqué le syndicaliste, évoquant des propositions d'augmentations insuffisantes. «La CGT réclame un salaire d'entrée à 2 000 euros», a-t-il détaillé, alors que la rémunération de base s'élève actuellement à 1700 euros environ. D'autant plus que les directeurs de magasin ont, selon lui, perçu des rémunérations complémentaires équivalant à «14 000, 15 000 euros».
«Il y a eu 13 milliards d'euros de bénéfices qui ont été faits pendant la crise [...] pour la branche bricolage [...] et il n'y a qu'un euro d’augmentation [pour les salariés du bricolage au SMIC]», a abondé Stéphane Leroux, secrétaire fédéral de la CGT commerce et services. «On réclame une redistribution des richesses qui soit plus juste», a plaidé le syndicaliste, jugeant inacceptable le fait de ne pas pouvoir «vivre dignement» en travaillant, alors que «quelques familles, en France, détiennent quasiment la totalité de la richesse».
Lors d'un précédent mouvement, l'intersyndicale de Leroy Merlin avait obtenu le 30 novembre un accord sur une revalorisation des salaires pour faire face à l'inflation, après 10 jours de mobilisation, avec une augmentation de 65 euros pour les employés et agents de maîtrise. Les discussions entamées ensuite au niveau de la branche ont été qualifiées de «simulacre de négociation» par la CGT, dénonçant un «nouvel affront fait à tous les travailleurs de ce secteur» alors que les prix de l'énergie, comme d'une série de produits de consommation courante, ne cessent d'augmenter. Au-delà du secteur du bricolage, les syndicats appellent à une journée de mobilisation interprofessionnelle «sur les salaires et l'emploi», le 27 janvier.