Le président de la Seine-Saint-Denis lance une pétition pour empêcher un meeting de Zemmour
- Avec AFP
Sur le site Pascheznous, créé pour l'occasion, Stéphane Troussel, porte-parole d'Anne Hidalgo et président PS du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, interpelle le propriétaire de la salle accueillant le premier meeting du candidat.
Le président PS du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel a lancé le soir du 2 décembre une pétition et un site pour s'opposer à la tenue du meeting d'Eric Zemmour à Villepinte, prévu le 5 décembre.
«Ni la Seine-Saint-Denis ni la "diversité" ne peuvent servir de faire-valoir à ceux qui attaquent la République, qui haïssent la France et qui sapent ses principes au quotidien», écrit Stéphane Troussel dans une pétition hébergée sur le site Pascheznous, créé pour l'occasion.
Après avoir envisagé de tenir à Paris son premier meeting à la suite de l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle, le polémiste a finalement déplacé la rencontre au Parc des Expositions de Villepinte en Seine-Saint-Denis.
Evoquant une charte de la diversité signée en 2009 par Viparis, propriétaire des lieux, Stéphane Troussel épingle l'entreprise dans sa pétition : «Ces engagements sont absolument incompatibles avec l'accueil d'un polémiste qui [...] conduit aujourd'hui une campagne dont le seul fondement est le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme, la haine des musulman.e.s.»
PÉTITION
— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) December 2, 2021
Le groupe @ViparisOfficiel accueille dimanche en #SeineSaintDenis E. Zemmour, condamné pour incitation à la haine raciale.
Ce groupe a signé en 2009 une charte pour promouvoir... "la non-discrimination".
Dénonçons cette hypocrisie. Signons ! 👇https://t.co/jVnaxNzlVI
«On ne peut pas faire du "business" avec des marchands de haine, lorsqu'on dit défendre les valeurs de la diversité», tempête-t-il encore, rappelant les condamnations d'Eric Zemmour. Stéphane Troussel appelle en outre le groupe Viparis à «s'expliquer» et à «refuser d'accueillir le meeting».
Sur BFMTV ce 3 décembre, il a encore précisé : «Je connais mes compétences et mes pouvoirs [...] je n'ai pas vocation à interdire le meeting d'Éric Zemmour, j'interpelle une entreprise, un groupe important ancré sur le territoire de Seine-Saint-Denis.»
Selon lui, la pétition avait recueilli 2 000 signatures, le 3 décembre en fin de matinée.
Interrogée par l'AFP, Viparis, qui exploite d'autres grands sites d’expositions dont celui de la Porte de Versailles, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Une entrée en campagne mouvementée
Le 30 novembre, Eric Zemmour s'est officiellement déclaré candidat à la présidentielle de 2022, après avoir longtemps alimenté le doute. L'ancien éditorialiste du Figaro et de CNews, fait principalement campagne sur des thèmes comme l'identité française, l'immigration, et l'islam.
«La disparition de notre civilisation n'est pas la seule question qui nous harcèle, mais elle les domine toutes. [...] Depuis des décennies, nos gouvernants de droite comme de gauche nous ont conduit sur un chemin funeste», déclarait-il dans sa vidéo officialisant son entrée en campagne.
La candidature du polémiste soulève de nombreuses oppositions, comme en témoigne récemment la vague de critiques et de menaces qui s'est abattue sur le candidat pour des questions de droits d'auteur liées à la reprise d'images dans sa vidéo de candidature.
Sociétés de production, réalisateur ou chaînes de télévision accusaient ainsi le candidat à la présidentielle d'avoir utilisé sans autorisation leurs contenus. De son côté, l'entourage d'Eric Zemmour fait valoir le «droit à la courte citation» et assure que tout les ayant-droits seront rémunérés.