Des députés corses veulent l'autonomie de l'île : «Nous la réclamons depuis plus de 40 ans» (VIDEO)
Le chef de Core in fronte Paul-Félix Benedetti et le professeur Arnaud Benedetti ont commenté sur RT France la demande de deux élus corses, à savoir l'ouverture d'un dialogue sur l'autonomie de l'île à l'image de ce qui a été proposé en Guadeloupe.
La crise aux Antilles a-t-elle ouvert la boîte de Pandore pour les revendications indépendantistes ? Deux députés autonomistes corses ont réclamé le 27 novembre l'ouverture d'un dialogue autour de l'autonomie de l'île, sur le modèle de ce qui a été proposé en Guadeloupe où le gouvernement s'est dit, par la voix du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, «prêt» à évoquer la question de davantage d'autonomie.
Pour Paul-Félix Benedetti, conseiller territorial et chef du mouvement indépendantiste Core in fronte, la demande était prévisible. Sur RT France le 28 novembre, il a rappelé qu'aux élections territoriales 2021, les différents courants indépendantistes (dont sa liste à 12,26%) avaient recueilli un total de 73% des voix sur l'île. Ce score reflétait selon lui «la volonté pour la Corse d'avoir plus d'émancipation, plus de droits, d'être à égalité avec les autres îles de l'arc latin – espagnoles, italiennes, portugaises – qui ont toutes un statut d'autonomie très large».
Le conseiller territorial a ainsi déploré le «centralisme jacobin» exercé par Paris qui fait que l'île méditerranéenne n'aurait «pas les moyens à la fois de [sa] préservation et de [son] développement». Paul-Félix Benedetti a demandé de la «responsabilité» de la part de l'exécutif français vis-à-vis de la Corse, mais aussi de «toutes les autres îles, la Guadeloupe, la Martinique et toutes ces régions périphériques de la France qui ont une autre destinée possible». «Nous la réclamons depuis plus de 40 ans», a-t-il rappelé au sujet de l'autonomie de l'île, «lieu commun de tous les nationalistes corses».
La Corse, si elle était auto-administrée, aurait plus de sérénité, plus d'harmonie et plus de complémentarité avec la France
Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de Revue politique et parlementaire, a en effet rappelé que les revendications corses portaient bien sur un surplus d'autonomie, et pas sur une éventuelle indépendance. La situation serait «très différente» de celle aux Antilles, a-t-il souligné sur RT France. «L'exécutif en Corse est aux mains des autonomistes [alors qu']en Guadeloupe, les autonomistes représentent entre 9 et 10% du corps électoral, pas plus», a rappelé le professeur associé à l'université Paris-Sorbonne.
«Nous pensons que si nous avions les moyens de promulguer localement des lois fondamentales, nous serions au plus près des politiques publiques locales. Elle seraient plus adaptées, plus efficientes [et] la Corse, si elle était auto-administrée, aurait plus de sérénité, plus d'harmonie et plus de complémentarité avec la France», a de son côté développé l'élu Paul-Félix Benedetti sur RT France.