«Même les rats n'y vont plus» : le ras-le-bol des riverains du nord-est de Paris (VIDEO)

Auteur: RT France
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Les habitants du nord-est de Paris ont de nouveau continuent de manifester pour réclamer une prise en charge des drogués installés dans la zone. Stéphanie Benoist, présidente du Village 4 chemins, revient pour RT France sur leurs revendications.

Plus d’un mois après l’installation par la préfecture de consommateurs de crack porte de la Villette à Paris, les riverains du quartier des Quatre-Chemins poursuivent leur mobilisation. Les habitants de Pantin et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont de nouveau manifesté le 3 novembre pour réclamer une prise en charge des consommateurs de crack. Stéphanie Benoist, présidente de l'association de riverains Village-4-chemins, fait le point sur la situation.

Pour Stéphanie Benoist, «la situation empire de jour en jour» du fait d'une présence croissante des toxicomanes sur le terrain. La qualité de vie dans le quartier s'en trouve négativement affecté. «On est soumis à la mendicité agressive des toxicomanes qui cherchent à assouvir leur besoin de drogue», déclare-t-elle.

Selon la présidente de l'association de riverains, la proximité entre toxicomanes et riverains fait que «les tensions se cristallisent de plus en plus». Elle déplore également les conditions sanitaires dans lesquels vivent les consommateurs de crack. L'insalubrité qui règne dans les zones fréquentées par les toxicomanes est telle que «même les rats n'y vont plus». Découragés, les riverains «ne voient plus d'issue à cette problématique».

«Ils ne nous répondent pas», a-t-elle sèchement lancé à propos des pouvoirs publics avant de préciser que si quelques associations essayent d'aider les toxicomanes, l'impact des ONG reste marginal.

«Le stade de l'urgence est largement dépassé»

La présidente de l'association dénonce l'inaction de la préfecture et de la mairie de Paris. «Nous n'avons aucune nouvelle», a-t-elle regretté.

La présidente de l'association lance donc un appel aux candidats à la présidentielle. Cette dernière estime, en effet, qu'à l'approche de l'élection, il est temps qu'un des candidats fasse de la problématique des toxicomanes «un sujet de campagne» car «le stade de l'urgence est largement dépassé». Si elle a déclaré avoir rencontré une fois Valérie Pécresse, Stéphanie Benoist affirme n'avoir jamais été contacté par un candidat à la présidentielle. «Nous n'avons vu que les élus locaux», a-t-elle précisé.

Interrogée sur le récent décès d'une jeune toxicomane dans le quartier de la Porte de la Villette le 28 octobre, Stéphanie Benoist a regretté que son décès soit passé «sous silence complet». La présidente de l'association dit craindre que ce décès soit «le début d'une longue série». «On ne souhaite pas en arriver là parce que très honnêtement voir des personnes mourir sous ses fenêtres, c'est abominable», s'est-elle lamenté.

Stéphanie Benoist a voulu conclure en rappelant que cette situation est tout autant une crise sécuritaire que sanitaire. Elle en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics, locaux et nationaux, pour régler la problématique de la toxicomanie dans le nord-est de Paris.

Pour rappel, les toxicomanes du secteur des jardins d’Éole à Paris, actuel point de fixation des usagers du crack du nord-est parisien, avaient été évacués le 24 septembre par la police pour être regroupés dans le nord-est de Paris. Parallèlement à l'opération de déplacement, un mur a été érigé entre Pantin et la capitale pour empêcher les toxicomanes de redescendre vers le centre de la capitale. Depuis le transfert, plusieurs rassemblements ont été organisé à Paris pour dénoncer la montée de l'insécurité et la détérioration des conditions sanitaires. La problématique soulève des enjeux sécuritaires évoqués de façon croissante dans le nord de la capitale.

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