«Bombe sociale à retardement» : l'opposition vent debout contre la hausse record des prix du gaz
Selon la Commission de régulation de l'énergie, le tarif réglementé du gaz a augmenté de 12,6 % en un mois, portant la progression depuis le début de l'année à + 57 %. Cette annonce a provoqué de nombreuses réactions au sein de la classe politique.
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) constate une nouvelle hausse du coût du gaz naturel avec pour conséquence une augmentation des tarifs réglementés de vente de gaz naturel pour le mois d’octobre. La CRE a annoncé le 27 septembre que les tarifs réglementés d'Engie augmenteront de 12,6 % au 1er octobre. Rappelons que la France ne dispose pas de gaz sur son territoire et se trouve dans l'obligation d'importer 99% de sa consommation de gaz naturel. Elle est donc exposée, comme le reste de l’Europe, aux variations des prix de marchés européens et mondiaux.
Les cours du gaz sont à des niveaux très élevés en Europe en raison de divers facteurs : stockages bas, forte demande du gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie et incapacité de la Norvège et de la Russie d'augmenter leurs livraisons, souligne la CRE. Néanmoins, la Russie estime de son côté que la mise en service prochaine du gazoduc Nord Stream 2, conçu pour transporter quelque 55 milliards de mètres cubes de gaz par an depuis les champs gaziers sibériens en Russie à travers la mer Baltique vers l'Europe, devrait avoir une incidence positive sur les prix du gaz en Europe.
En attendant, l'annonce de cette hausse a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique : Marine Le Pen estime que du fait des taxes, «plus les Français étouffent, plus l'Etat s'enrichit».
Ce qu'il y a de plus scandaleux dans les augmentations folles des prix de l'essence, du gaz, de l'électricité, c'est que grâce aux taxes et à la TVA sur les taxes, plus les français étouffent, plus l'État s'enrichit.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 28, 2021
MLP https://t.co/lGWQ0CMkCF
Dans un entretien sur LCI, le porte-parole du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, a déclaré que «ces augmentations ne sont pas admissibles».
➡ Sur le prix du #gaz qui augmentera de 12,6 % en octobre
— LCI (@LCI) September 28, 2021
🗣️@sebchenu : "On a un problème dans ce pays, si on y ajoute l'électricité et l'essence (...) Ces augmentations ne sont pas admissibles"
📺#LesMatinsLCI | @EliMartichouxpic.twitter.com/Hz5qWht6Fi
Le porte-parole de La France Insoumise (LFI), Alexis Corbière, a également réagi à l'annonce sur BFMTV. Pour ce dernier, ces augmentations «pèsent terriblement sur les ménages» et par conséquent «il faut repenser un pôle public d'énergie».
Nous dénonçons l'annonce d'augmentation de 12,6% des prix du gaz. En 10 ans, ces tarifs ont augmenté de 80 % et ceux de l'électricité de 60%. Cela pèse terriblement sur les ménages. Il faut repenser un pôle public d'énergie. #polonews#BFMpic.twitter.com/jfqZh4RHUV
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) September 27, 2021
Dans la même veine, Manuel Bompard, le chef de la délégation européenne de la LFI au Parlement européen, appelle le gouvernement à «bloquer les prix du gaz et de l'électricité». «C'est une mesure d'urgence indispensable», a-t-il renchéri.
La hausse des prix du #gaz est vertigineuse, ce n'est pas tenable. Il faut bloquer les prix du gaz et de l'#électricité. C'est possible, cela a déjà été fait, y compris sous Fillon. C'est une mesure d'urgence indispensable. #ApollineMatinpic.twitter.com/A8mnDYYQ1O
— Manuel Bompard (@mbompard) September 28, 2021
Le sénateur de la Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, propose de «relancer le programme nucléaire», afin de «réduire la dépendance française aux énergies fossiles.»
2 chiffres: +57% du prix du gaz depuis début 2021, 40 sur les 60 Milliards de déficit de la balance commerciale vient de la facture énergétique. Pour réduire la dépendance fossiles il faut électrifier et relancer le programme nucléaire.Positif pour le pouvoir d’achat et le climat
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) September 27, 2021
Invitée sur France 2, Ségolène Royal a déclaré que «la flambée des prix de l'énergie et de l'essence est une bombe sociale à retardement qui va venir très rapidement, comme avec les Gilets jaunes». Selon elle, trois décisions sont à prendre d'urgence : «baisser les taxes» sur l'énergie, «limiter les marges des distributeurs», et «rétablir le tarif social de l'énergie».
🗣️ "La flambée des prix de l'énergie et de l'essence est une bombe sociale à retardement qui va venir très rapidement, comme avec les Gilets jaunes"@RoyalSegolene, ancienne ministre
— Caroline Roux (@Caroline_Roux) September 28, 2021
▶ #Les4Vpic.twitter.com/a9u7nQrmoD
Florian Philippot, quant à lui, demande à ce que le gouvernement «impose un gel immédiat des tarifs publics», quitte à contrevenir aux règles de l’UE sur la libre concurrence.
Hausse de 12,6% du prix du GAZ en octobre ! Après plus de 15% déjà cet été ! Infernal !
— Florian Philippot (@f_philippot) September 27, 2021
➡️ Imposons un gel immédiat des tarifs publics. L’UE l’interdit ? Faisons-le en urgence malgré tout et quittons-la au plus vite pour reprendre la main et sauver le service public ! #Frexitpic.twitter.com/PvZCrTXQIB
Quant au gouvernement, celui-ci compte annoncer, en plus du chèque exceptionnel de 100 euros pour les ménages modestes, de nouvelles mesures «avant la fin octobre», a déclaré à l'AFP mardi une source gouvernementale. «Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais on travaille à des mesures supplémentaires», avait déjà annoncé mardi matin sur Europe 1 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, sans donner plus de précision sur les délais.