«C’est juste irresponsable» : Barbara Pompili recadre Xavier Bertrand sur l'énergie éolienne
- Avec AFP
La ministre de la Transition écologique et partisane des éoliennes Barbara Pompili a fustigé dans une interview au Courrier Picard la position de Xavier Bertrand sur le sujet, estimant qu'un candidat à l'élection présidentielle devait être «sérieux».
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a raillé le 29 juillet la position du candidat déclaré à la présidentielle de 2022, Xavier Bertrand (ex-Les Républicains). Celui-ci avait réaffirmé le 28 juillet, lors d'une visite à Thouaré-sur-Loire (Loire-Atlantique), son appel à la relance du nucléaire, et sa volonté d'apporter «un soutien massif» aux associations anti-éoliennes dans la région qu'il préside (Hauts-de-France).
«Xavier Bertrand estime qu’il faut arrêter d’augmenter la puissance installée des éoliennes. C’est complètement idiot, car on peut remplacer les éoliennes d’ancienne génération par des éoliennes moins nombreuses et plus puissantes», a ainsi déclaré Barbara Pompili au Courrier Picard.
«Il va falloir à un moment qu’il travaille un peu ses dossiers, l’avenir énergétique de notre pays c’est une question sérieuse, et quand on est candidat à l’élection présidentielle, on ne peut pas se permettre d’être aussi léger sur une question aussi essentielle que la transition écologique», a-t-elle ajouté. Et d'insister : «On ne peut pas être candidat à la présidentielle en disant "on va arrêter les éoliennes"».
Quand on est candidat à l’élection présidentielle, il faut être sérieux
Chaque année, en France, «40 000 personnes meurent à cause de la pollution de l’air, c’est une des trois causes de mortalité évitable avec le tabac et l’alcool. Comment un candidat à la présidentielle peut dire "On s’en fout" ! C’est juste irresponsable et délirant», a-t-elle poursuivi.
«Quand on est candidat à l’élection présidentielle, il faut être sérieux. Faire de la politique, c’est quelque chose de noble, et c’est aussi une lourde responsabilité. On prend des décisions qui ont un impact sur la vie des gens, et on ne peut pas prendre ça à la légère», a-t-elle encore tancé avant de conclure : «Ceux qui tombent dans le simplisme pour des raisons électorales sont des gens qui font mal à la politique et qui ne sont pas à la hauteur des enjeux».
Une opposition entre les deux responsables politiques qui intervient alors que l'énergie éolienne est actuellement fortement critiquée concernant son apport à la production électrique, son coût, la dégradation des paysages qu'elle induit ou pour ses conséquences d'un point de vue environnemental.