Papacito dément tout appel au meurtre contre Jean-Luc Mélenchon

Papacito dément tout appel au meurtre contre Jean-Luc Mélenchon© Capture d'écran/YouTube/VA Plus
Papacito lors de son interview à Valeurs actuelles diffusée le 8 juin (image d'illustration).
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Dans un long entretien donné à Valeurs actuelles, Papacito revient sur la polémique engendrée par sa vidéo. Il dément tout appel au meurtre contre Mélenchon ou un de ses électeurs. Ce dernier a, de son côté, déposé plainte. Une enquête est ouverte.

Alors que la polémique fait rage, nos confrères de Valeurs actuelles ont offert l'opportunité au blogueur, youtubeur et scénariste Papacito de réagir, le 8 juin, aux propos de Jean-Luc Mélenchon qui l'accusait d'appel au meurtre à son encontre et à celui de ses électeurs. Après une vidéo diffusée le 6 juin dans laquelle Papacito tirait au fusil de chasse sur un mannequin représentant un «gauchiste», simulant une attaque terroriste, le leader de La France insoumise (LFI) avait dénoncé lors d'une conférence de presse le 7 juin un «appel au meurtre» et ajouté vouloir porter plainte. Une enquête a été ouverte contre le polémiste par le parquet de Paris le 9 juin pour «provocation publique non suivie d'effet à la commission d'atteintes à la vie ou à l'intégrité des personnes».

«Aucun appel à tirer sur des gens de gauche ou sur, et encore moins, Jean-Luc Mélenchon», d'après Papacito

Dans cette interview, Papacito dénonce ainsi le «montage complètement fallacieux [présenté par LFI lors de la conférence de presse du député des Bouches-du-Rhône] qui fait de cette vidéo un truc horrible» qui détourne, d'après lui, la nature humoristique du contenu, manifeste, toujours selon lui, lorsque l'on visionne la vidéo dans son intégralité.

Pour rappel, la vidéo incriminée mettait en scène l'exécution d'un mannequin affublé d'un T-shirt portant la mention «Mediacuck. Dhimmi. Je suis communiste» censé représenter «un gauchiste».

«Je m’attendais à ce que la vidéo soit polémique, c’est une vidéo provocante», admet-il cependant. Il défend toutefois le caractère comique de sa vidéo, s’appuyant sur le nombre de vues important qu’elle a engendrée avant d’être supprimée par YouTube.

Se revendiquant comme «polémiste» et faisant «de l’humour», il estime logique de produire des vidéos provocantes à l’excès comme celle publiée sur sa chaîne YouTube qu’il défend fermement comme «inattaquable». Caricaturant la conférence de Jean-Luc Mélenchon en une convocation par un proviseur de collège, s’indignant d’être assimilé à «l’extrême droite», il s'exclame avec sarcasme : «Papacito est un nazi !» 

Papacito se défend ainsi de tout appel au meurtre contre Jean-Luc Mélenchon, ses électeurs et plus largement contre toute personne se revendiquant comme de gauche. «Je le dis face caméra et je dis au public qui m’écoute : il n’y a dans la vidéo absolument aucun appel à tirer sur des gens de gauche ou sur, et encore moins, Jean-Luc Mélenchon», affirme-t-il.

Mettant au défi quiconque de trouver une séquence où il tiendrait des propos appelant au meurtre ou à la violence, il souligne avec véhémence que «jamais [il] ne [se] serai[t] permis quelque chose comme ça». Des propos qu’il réitère avec fermeté en deuxième partie de vidéo où il répète qu'«il n’y a absolument aucun matériau pour dire qu’il y a une attaque ad personam ou ad hominem de Jean-Luc Mélenchon ou de ses électeurs». 

Le polémiste dénonce «un deux poids deux mesures».

Papacito s’est également en partie indigné d’un deux poids-deux mesures dont il s'estime victime. Il rappelle notamment des propos encouragés en janvier 2020 par Raquel Garrido estimant la décapitation de Louis XVI possible aujourd’hui avec Emmanuel Macron, ou encore la pique de Taha Bouhafs brandissant une effigie représentant la tête de Marine Le Pen, dans une vidéo remontant à 2016, se demandant si ces exemples seraient aussi qualifiables d’appels au meurtre.

Il a aussi rappelé les menaces de mort dont Jean-Marie Le Pen avait selon lui fait l’objet tout au long de sa carrière politique en ajoutant que «ça, on avait le droit». Il n’a pas épargné non plus Charlie Hebdo dont il relève l’impunité en citant une Une du magazine satirique qui s’intitulait «Le Coran, c’est de la merde ça n’arrête pas les balles», tandis qu’on lui refuserait le droit, selon lui, d’en faire de même avec sa vidéo. «La gauche a le droit de dire que "le Coran, c’est de la merde" et moi je n’ai pas le droit de demander si le gauchisme est pare-balles ? Il  y a un deux poids deux-mesures».

Papacito estime aussi problématique le rapport de force en sa défaveur en arguant du soutien médiatique, étatique et financier dont bénéficierait, selon lui, Jean-Luc Mélenchon, tandis que lui ne disposerait que «de [sa] force de travail».

Décrivant la «mascarade» que représente la conférence de Jean-Luc Mélenchon, Papacito minore à plusieurs reprises l’importance politique du chef de La France insoumise qui ne mérite pas, d'après lui, qu’on s’y intéresse. «La possibilité de faire croire qu’il serait attaqué lui permettrait de capitaliser un peu de sympathie», lance-t-il, précisant par ailleurs que «Jean-Luc Mélenchon est en train de disparaître parce que la gauche est exsangue».

Plus avant, Papacito estime que sa vidéo a été «complètement utilisée» par Jean-Luc Mélenchon qui tentait durant la journée du 6 juin d’atténuer la portée de ses propos sur les attentats commis avant les élections. «Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident, ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat sur les Champs Elysées [du 20 avril 2017]. Vous vous rappelez de tout ça ? […] Tout ça, c'est écrit d'avance, nous aurons l'événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d'inventer une guerre civile, c'est bateau tout ça», avait-il déclaré, s'attirant les foudres de familles de victimes. Face à la controverse il avait alors dénoncé un «buzz affligeant» et affirmé que ses propos avaient été montés «en épingle».

La manipulation des propos de Papacito s’inscrirait en ce sens, selon le vidéaste lui-même. Ce dernier juge d’ailleurs le «dérapage» du député des Bouches-du-Rhône comme «extrêmement insultant à l’égard des familles des victimes des attentats».

Le Youtubeur en appelle au contraire à l’«honnêteté» et invite au visionnage de l’intégralité de la vidéo. Le mannequin utilisé dans la vidéo «reste un mannequin» appuie Papacito. «Il personnalise l’être humain […] c’est la projection du spectateur pour vivre cette expérience [de guerre]», ajoute-t-il. Il argue qu’au contraire, seul un «psychopathe» s’identifie aux tireurs. Il dénonce également l’attitude de la «gauche» qui, selon lui, n’accepte pas que la vidéo lui rappelle «ce qu’est le réel».

Jean-Luc Mélenchon souhaite porter plainte, une enquête ouverte

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a annoncé vouloir déposer plainte et le parquet de Paris a annoncé, le 9 juin, l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Papacito pour «provocation publique non suivie d'effet à la commission d'atteintes à la vie ou à l'intégrité des personnes».

«J’appelle les organisateurs de campagnes flétrissantes – militants politiques et médias – à mesurer leurs responsabilités dans ce contexte. Que fasse réfléchir la vision de l’extrait que je publie ici. Elle vient d’un gros compte d’extrême droite, influent sur YouTube. C’est celui de "Papacito", promu comme étant celui d’un ami par Eric Zemmour il y a trois jours», avait fait valoir Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué publié le 7 juin.

Le patron de La France insoumise avait alors appelé sur les réseaux sociaux à un signalement massif de la vidéo en dénonçant un «appel au meurtre». Il avait dans la foulée signalé la vidéo à Pharos avant d’en appeler au soutien de la classe politique, toutes nuances confondues : «Qui que vous soyez, quelle que soit votre opinion politique à mon sujet ou à celui des insoumis, je suis certain qu'aucune et aucun d'entre vous n'approuve une telle mise en scène.» Les responsables politiques de tous bords avaient largement apporté leur soutien à Jean-Luc Mélenchon. Le Premier ministre Jean Castex avait égaiement assuré le 8 juin à l'Assemblée nationale : «Le gouvernement de la République condamne sans réserve et de la manière la plus ferme [la vidéo].»

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