Pour Jadot, la légalisation du cannabis permettrait de lutter efficacement contre les drogues dures
Selon l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, la légalisation du cannabis permettrait de se concentrer plus efficacement sur la «répression sur les drogues dures». Une vision loin d'être très partagée au sein du monde politique.
Dans une interview à France Info ce 19 avril, Yannick Jadot, candidat potentiel à la prochaine présidentielle, a défendu la légalisation du cannabis.
«Quand vous faites de la légalisation, vous contrôlez la production, vous contrôlez la vente. Avec la dépénalisation, vous laisser s'installer les trafics et vous n'avez pas de mesure de santé publique, notamment à l'attention des jeunes», a déclaré l'écologiste qui exclut de facto l'idée d'une simple «dépénalisation» qui selon lui laisserait «s'installer les trafics».
«Mais non !», a balayé l'eurodéputé lorsqu'on lui a posé la question du risque de «glissement vers les drogues dures». «Dans les pays européens où il y a une réduction des risques d'addiction, une réduction des maladies, et notamment psychologiques liées aux addictions, la réduction des trafics, ce sont les pays qui ont légalisé [le cannabis] et qui permettent de se concentrer en termes de répression sur les drogues dures».
Légalisation du cannabis : la classe politique divisée
Au Figaro, Emmanuel Macron a tenu un discours exactement inverse : «Combien de jeunes, parce qu’ils commencent à fumer au collège, sortent totalement du système scolaire et gâchent leurs chances ? Et je ne parle même pas des effets de glissements vers des drogues plus dures», a-t-il déclaré tout en pointant du doigt les simples consommateurs.
«On se roule un joint dans son salon et à la fin on alimente la plus importante des sources d’insécurité», a-t-il affirmé, revendiquant les« 70 000 amendes forfaitaires délictuelles» dressées contre les consommateurs de drogue. «Ça veut dire quelque chose de clair: si vous vous faites prendre comme consommateur, vous savez que vous allez devoir payer et que vous n’allez pas y échapper», avait-il encore précisé.
Au sein de la classe politique, le sujet divise : La France insoumise soutient la légalisation, le Parti socialiste se positionne «favorable» à un débat mais le ton est tout autre à droite de l'échiquier politique. Les Républicains ainsi que le Rassemblement national, ont en effet régulièrement affiché leur opposition à une telle initiative.