Où en est l'enquête sur l'incendie de Notre-Dame de Paris ?
Deux ans après l'incendie de Notre-Dame de Paris, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen s'interrogent sur l'avancement de l'enquête. Selon une source citée récemment par l'AFP, les thèses privilégiées sont celles du mégot et du court-circuit.
Deux ans jour pour jour après l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu sur le toit éventré de la cathédrale afin d'encourager les experts mobilisés dans ce chantier, dont l'objectif est de rendre le monument au culte le 16 avril 2024.
Du côté de l'opposition, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen et le leader de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ont quant à eux soulevé la question suivante, ce même 15 avril : «Où en est l'enquête ?». «Deux ans après, pas un Français ne croit encore à la thèse du court-circuit électrique quand on sait qu'une charpente de plus de 850 ans est dure comme du béton», a déclaré le député de l'Essonne, dans une vidéo postée sur Twitter. «Je ne sais pas moi-même, mais je n'accepte pas que l'enquête soit cadenassée, que rien n'avance», a accusé le souverainiste, évoquant la possibilité d'un acte anti-chrétien volontaire.
Notre-Dame a tenu. Pas la patience des Français : où en est l’enquête deux ans après ? Nous voulons connaître la cause du brasier qui aurait pu détruire le symbole de nos racines, courageusement sauvé par nos pompiers. Au bout de deux ans, aucune piste… Que nous cache-t-on ? pic.twitter.com/nyoxWCWALx
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) April 15, 2021
Où en est donc l'enquête ?
En juin 2019, au terme de l'enquête préliminaire, le procureur de Paris avait indiqué privilégier la piste accidentelle – et, selon l'AFP, rien ne semble depuis accréditer la piste criminelle.
Dans une dépêche du 11 avril 2021, l'AFP citait une source proche de l'enquête selon laquelle les investigations sur le site étaient terminées. Une longue phase d'analyses, par des experts, de ce qui a été récupéré dans les gravats devrait encore s'étendre sur plusieurs mois. «Dans l'état actuel des choses, il n'est pas possible d'affirmer qu'on sera en mesure de dire un jour de manière certaine ce qui a pu être à l'origine de l'incendie», étant donné notamment l'ampleur des dégradations causées par le feu, selon cette source de l'AFP.
La même source précisait néanmoins : «Pour l'instant, on reste sur les mêmes thèses : le mégot, le court-circuit», indique-t-elle, estimant qu'il est «trop tôt» pour dire qu'une de ces deux options est privilégiée.
Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Paris aussitôt après l'incendie ; deux mois plus tard, les investigations ont été confiées à trois juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. La Brigade criminelle a ainsi eu pour mission de chercher des indices dans des centaines de mètres cube de décombres, dans des conditions difficiles en raison de la fragilité de l'édifice. Certains policiers, rapporte l'agence, ont dû être formés pour effectuer des prélèvements en rappel au-dessus des voûtes.
Le Covid-19 a aussi ralenti les travaux de démontage de l'échafaudage qui était resté autour de la cathédrale après le feu, étape que les enquêteurs attendaient pour passer à l'action.
Selon l'AFP, les enquêteurs ont identifié par ailleurs des défaillances dans la sécurité de la cathédrale, qui ont retardé le dispositif d'alerte et donné le temps au feu de prendre une envergure catastrophique.
Le 15 avril 2019, alors qu'elle était en pleins travaux de restauration, la cathédrale a perdu dans l'incendie sa flèche, sa toiture, son horloge et une partie de sa voûte.