Accusations de viol : Darmanin au tribunal de Paris pour être confronté à la plaignante
- Avec AFP
Des journalistes de l'AFP ont pu constater ce 12 mars l'arrivée de Gérald Darmanin au tribunal judiciaire de Paris pour une confrontation avec la femme qui l'accuse de viol.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est arrivé ce 12 mars en début d'après-midi au tribunal judiciaire de Paris pour être confronté devant la juge d'instruction à Sophie Patterson-Spatz, la femme qui l'accuse de viol, ont constaté des journalistes de l'AFP.
C'est la première fois que Gérald Darmanin et cette femme sont confrontés dans cette affaire, débutée par une première plainte en 2017. Le ministre est arrivé en voiture avec ses avocats, Me Pierre-Olivier Sur et Me Mathias Chichportich, peu avant 14h.
La plaignante, Sophie Patterson-Spatz, était arrivée un peu avant, accompagnée de ses conseils Me Elodie Tuaillon-Hibon et Marjolaine Vignola.
Le ministre, placé à la mi-décembre sous le statut de témoin assisté dans ce dossier, est accusé par cette plaignante de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. L'enquête sur ces faits datant de 2009 est entre les mains d'une juge d'instruction, à la suite d'une longue bataille procédurale.
La juge d'instruction avait placé ce poids-lourd du gouvernement le 14 décembre sous le statut de témoin assisté pour ces faits, un statut qui peut évoluer au cours de la procédure vers une mise en examen si la magistrate réunit des «indices graves ou concordants».
Des faits contestés par le ministre de l'Intérieur
Le ministre de l'Intérieur est accusé par Sophie Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. En 2009, la plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre de LR), pour tenter de faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'encontre d'un ex-compagnon.
Selon elle, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées en mars 2009, se sentant contrainte de «passer à la casserole», selon son expression devant les enquêteurs. La cour d'appel de Paris avait ordonné mi-juin 2020 la reprise des investigations sur cette accusation de viol, près de deux ans après le refus d'une juge d'instruction de reprendre l'enquête.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'avait en effet pas suivi les réquisitions du parquet général et avait estimé que la magistrate instructrice «ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire» pour rendre un non-lieu avant toute nouvelle investigation. Entendu en audition libre pendant l'enquête préliminaire en février 2018, Gérald Darmanin avait confirmé avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante : «Il n'y a eu aucune contrepartie.»
«Il faut quand même mesurer ce que c'est que d'être accusé à tort, de devoir expliquer à ses parents ce qu'il s'est passé parce que, c'est vrai, j'ai eu une vie de jeune homme», avait expliqué le ministre en juillet au quotidien régional La Voix du Nord. Gérald Darmanin, dont la nomination comme ministre de l'Intérieur avait été critiquée par des féministes, à cause notamment de cette affaire, a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.