Enquête pour viol : le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin entendu par la justice
- Avec AFP
Gérald Darmanin a été entendu par les juges dans le cadre d'une information judiciaire pour viol. Le ministre de l'Intérieur a été placé sous le statut de témoin assisté.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une information judiciaire pour viol, a été entendu le 14 décembre au matin par les juges qui l'ont placé sous le statut de témoin assisté, ont indiqué ses avocats à l'AFP.
INFO @LePoint Gérald Darmanin entendu ce matin par deux juges d’instruction à Paris ds le cadre de la procédure pour « viol » intentée par Sophie-Olga Spatz Patterson. Il a été placé sous le statut de « témoin assisté ». Selon infos @LePoint confirmées de source judiciaire.
— aziz zemouri (@azizzemouri1) December 14, 2020
«Gérald Darmanin, sur sa demande, a été auditionné ce matin par deux juges d'instruction dans le cadre» de l'information judiciaire sur cette accusation de viol pour des faits datant de 2009, ont annoncé les avocats Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur, confirmant une information du Point. Selon ses conseils, «les juges d'instruction lui ont confirmé son statut de témoin assisté».
Les juges d'instruction peuvent convoquer Gérald Darmanin dans un premier temps comme témoin assisté puis faire évoluer son statut dans la procédure à celui de mis en examen si elle réunit des «indices graves ou concordants». L'information n'a pas été confirmée de source judiciaire à l'AFP le 14 décembre en début de soirée. Initialement prévue le 1er décembre, cette audition avait été reportée à la demande des avocats du ministre.
Des faits remontant à 2009
Le ministre de l'Intérieur est accusé par Sophie Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. En 2009, la plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre de LR), pour tenter de faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon. Selon elle, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées en mars 2009, se sentant contrainte de «passer à la casserole», selon son expression devant les enquêteurs.
La cour d'appel de Paris avait ordonné mi-juin la reprise des investigations sur cette accusation de viol, près de deux ans après le refus d'une juge d'instruction de reprendre l'enquête. La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a en effet pas suivi les réquisitions du parquet général et estimé que la magistrate instructrice «ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire» pour rendre un non-lieu avant toute nouvelle investigation. Entendu en audition libre pendant l'enquête préliminaire en février 2018, Gérald Darmanin a confirmé avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante: «Il n'y a eu aucune contrepartie.»
«Il faut quand même mesurer ce que c'est que d'être accusé à tort, de devoir expliquer à ses parents ce qu'il s'est passé parce que, c'est vrai, j'ai eu une vie de jeune homme», avait expliqué le ministre en juillet au quotidien régional La Voix du Nord.
Gérald Darmanin, dont la nomination comme ministre de l'Intérieur avait été critiquée par des féministes, à cause notamment de cette affaire, a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.