Covid-19 : le monde du spectacle poursuit la mobilisation avec l'occupation de l'Odéon
- Avec AFP
Le monde de la Culture se mobilise dans toute la France pour réclamer la réouverture des lieux culturels avec des occupations de théâtres, dont celui de l'Odéon. Roselyne Bachelot a jugé «inutile» et «dangereuse» cette démarche.
La mobilisation du monde du spectacle s'est poursuivi à Paris ce 10 mars, avec notamment l'occupation du théâtre de l'Odéon depuis le 4 mars, dans le VIe arrondissement. Les manifestants demandent la réouverture des lieux culturels ainsi qu'une augmentation de l'aide du gouvernement, jugée insuffisante.
«La France n'a plus accès à l'art» : nouveau rassemblement devant le théâtre de l'Odéon@Mona_RTFrancepic.twitter.com/EtCvTPtxRc
— RT France (@RTenfrancais) March 10, 2021
«Des roulements de garde sont programmés, de la nourriture, boissons, des vêtements et instruments sont mis à disposition afin d'occuper le théâtre le plus longtemps possible», a pu constater le reporter de RT France en reportage au théâtre de l'Odéon.
Des roulements de garde sont programmés, de la nourriture, boissons, des vêtements et instruments sont mis à disposition afin d'occuper le théâtre le plus longtemps possible.Depuis la visite de #RoselyneBachelot,une douche a été ouverte. Tout une organisation a été mise en place. pic.twitter.com/a9GwshgrO7
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L'ambiance était festive devant le célèbre théâtre parisien durant l'après-midi.
Ambiance très festive devant le théâtre de l'Odéon, organisée par la CGT Spectacle contre la fermeture des salles de spectacles. pic.twitter.com/JQ9NVNVjjp
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Le soir, ils étaient près d'une quarantaine encore présents au sein de l'Odéon pour exprimer la souffrance du monde du spectacle et «défendre tous les précaires».
Roselyne Bachelot a pour sa part jugé lors des questions d'actualité au gouvernement le 10 mars «inutile» et «dangereuse» l'occupation des théâtres : «L'occupation des lieux de culture n'est pas le bon moyen, c'est inutile [...] Ces manœuvres sont dangereuses, car elles mettent en menace des lieux patrimoniaux fragiles.»
L'occupation du théâtre de l'Odéon à Paris a en effet enclenché un mouvement qui se poursuit, suivi notamment par une mobilisation dans deux autres théâtres nationaux, la Colline, dans l'est parisien, et le Théâtre national de Strasbourg.
Outre la réouverture des lieux culturels dans le respect des consignes sanitaires, les manifestants réclament, entre autres, une prolongation de l'année blanche pour les intermittents et son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers.
La ministre de la Culture a réaffirmé le soutien du gouvernement au monde de la culture frappé par la crise sanitaire : «C'est une spécificité de la France, dans aucun pays du monde on ne soutient la culture comme on la soutient dans notre pays.»
«Nous travaillons à maintenir les droits des intermittents [une mission doit rendre prochainement ses conclusions]. En aucune façon nous ne reviendrons sur les droits des intermittents, nous les protégerons», a-t-elle ajouté. Et de préciser que le gouvernement travaille «même à améliorer les dispositions en particulier avec les primo-entrants, car il faut protéger les jeunes dans la culture».
La ministre a aussi évoqué une réunion le 11 mars chez le Premier ministre et des «annonces substantielles à faire pour ce monde de la culture».
La contestation s'étend dans toute la France
Le directeur du théâtre de la Colline, le metteur en scène et dramaturge Wajdi Mouawad, a apporté son soutien au mouvement de protestation dans un communiqué le 10 mars : «Le printemps arrive ! La jeunesse est là ! Elle parle et avec elle l'espoir.»
«La Colline appuie, dans le dialogue et la confiance, le geste des étudiants qui ont investi son espace. Ils sont ici chez eux. Notre devoir est d’être à leur écoute, de les comprendre et de les encourager dans la démarche de leur pensée», a-t-il ajouté, précisant que le théâtre allait relayer leurs messages et les accueillerait «jusqu’à la fin de leur geste».
Depuis le 9 mars, des étudiants du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, de l'Ecole supérieure d'art dramatique et du Studio ESCA (Ecole supérieure de comédiens par l'alternance en France) manifestent devant le théâtre parisien et 30 d'entre eux se trouvent à l'intérieur.
A Bordeaux, les étudiants de l’Ecole supérieure du théâtre de Bordeaux Aquitaine ont organisé également le 10 mars un rassemblement de soutien devant le Grand théâtre de Bordeaux, portant une banderole sur laquelle on pouvait lire «Dis, quand rouvriras-tu ?».
La CGT Spectacle a affirmé le 10 mars qu'elle appuyait les actions dans tous ces théâtres, ainsi que celles dans Espaces Pluriels à Pau, l’Equinoxe à Châteauroux et l’Opéra Graslin à Nantes, appelant au «soutien le plus large de toutes ces actions en cours et à venir».