IEP Grenoble : le principal syndicat étudiant réclame des sanctions contre les deux enseignants

IEP Grenoble : le principal syndicat étudiant réclame des sanctions contre les deux enseignants© Philippe DESMAZES Source: AFP
Les représentants de l'Union syndicale et de l'Union des Etudiants de Sciences Po Grenoble en conférence de presse le 9 mars.
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Tout en condamnant les affichages sauvages associant deux professeurs de l'IEP Grenoble aux termes «islamophobie» et «fascisme», le président de l'Union syndicale de l'institut a demandé des sanctions contre les professeurs visés.

Dans un contexte très tendu, le président de l'Union syndicale de Sciences Po Grenoble, le syndicat majoritaire de l'établissement, a clarifié sa position lors d'une conférence de presse le 9 mars. Des affiches citant nommément les professeurs avaient été collées aux côtés de slogans tels que «Des fascistes dans nos amphis. L'islamophobie tue», engendrant une vaste polémique et faisant craindre des représailles à l'encontre des professeurs désignés. 

Le président de l'Union syndicale, Thomas Mandroux, s'est désolidarisé des colleurs d'affiches et a condamné «fermement toute forme de violence et actes susceptibles de menacer l’intégrité physique ou morale d’autrui», rapporte Le Dauphiné libéré. Il a aussi déclaré que le syndicat, qui n'a pas relayé ces messages, avait pour sa part «reçu énormément de menaces et insultes ayant grandement affecté» ses élus.

Devant les journalistes, Thomas Mandroux a pointé du doigt une «récupération politique faite par la droite et l'extrême droite dans la presse et les réseaux sociaux».

«Cette polémique a été instrumentalisée afin de nourrir le discours sur l'islamo-gauchisme, qui n'existe pas selon le CNRS, contrairement à l'islamophobie», a-t-il déclaré. Selon lui, cette polémique occulte «les problèmes de fond, à savoir les déclarations sur les personnes musulmanes et leur stigmatisation».

«Certains propos tenus par ces enseignants dans des mails [...] ont été perçus comme extrêmement offensants. Il est nécessaire d'en parler dans le cadre de la lutte contre les discriminations», a-t-il précisé. 

Au sujet de l'ampleur prise par la polémique, le syndicaliste a par ailleurs estimé que les élus étudiants n'étaient «pas responsables de la médiatisation de cette affaire». «Les deux enseignants ont [...] choisi de s'exprimer dans la presse dès vendredi [5 mars] par eux-mêmes ou par leurs intermédiaires. C'est leur choix et nous le respectons mais on ne peut pas nous reprocher d'avoir ouvert le débat médiatique», a-t-il dit. 

Nous continuerons à demander des sanctions tant que ces deux professeurs ne se seront pas excusés

Publié le même jour, un communiqué commun de syndicats comme l'Unef, l'Union syndicale de l'IEP (qui n'est pas affiliée à l'Unef) et d'autres syndicats étudiants locaux avait considéré que l'emballement médiatique et l'exposition des professeurs dans la presse nationale les avaient mis en danger plus que le collage lui-même, qu'ils ont cependant dit ne «pas cautionner».

«Nous continuerons à demander des sanctions tant que ces deux professeurs ne se seront pas excusés», a néanmoins déclaré lors de la conférence Thomas Mandroux. Il a étayé cette demande par le fait que les écrits de l'un des deux professeurs visés «ont été jugés par des personnes concernées – donc des personnes musulmanes ou affiliées à l'islam – comme islamophobes».

Lors d'un passage sur BFM TV le 6 mars après la révélation de l'affichage sauvage, l'élu étudiant avait maintenu des reproches à l'encontre des deux professeurs mis en cause, s'attirant un grand nombre de critiques sur les réseaux sociaux.

L'islamophobie, c'est la mort et la terreur

Quelques minutes après la conférence de presse, l'AFP rapporte qu'une manifestation a rassemblé une cinquantaine de personnes, avec des banderoles telles que «Islam [différent de] terrorisme» ou «Stop islamophobie d'Etat».

Enquête ouverte sur les collages

Les enseignants de Sciences Po Grenoble ont condamné «fortement et fermement» les affichages, jugeant cette action «dangereuse pour [leurs] collègues». «Des vies sont en danger et c'est intolérable», écrivent-il, en appelant à «l'apaisement». La direction de l'établissement a condamné également «avec la plus grande fermeté» ces agissements le 7 mars, et rappelé qu'elle avait saisi le parquet de Grenoble, qui a annoncé une enquête pour «injure publique» et «dégradation». Hors les murs de Sciences Po, les condamnations ont été nombreuses contre les collages nominatifs dans une actualité encore marquée par les remous liés à l'affaire Samuel Paty. «Les chasses aux sorcières n'ont pas leur place à l'université», a déclaré le maire EELV de Grenoble Eric Piolle dans un Tweet. 

Le président de l'Université Grenoble Alpes Yassine Lakhnech a dit condamner «fermement ces faits» dans un communiqué publié le 8 mars. Il a par ailleurs souligné que «les relayer sur les réseaux sociaux est un acte irresponsable». 

La section locale de l'Unef (minoritaire sur le campus grenoblois) avait partagé ces affiches appelant à la démission des deux professeurs sur les réseaux sociaux le 4 mars avant de les supprimer. Cette démarche avait engendré des appels à la dissolution du syndicat controversé sur les réseaux sociaux. Le 8 mars, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que les deux professeurs nommés sur les affiches étaient désormais placés sous protection et que celle-ci pouvait être renforcée en fonction des risques. 

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