Professeurs accusés d'islamophobie à Grenoble : le procureur ouvre une enquête pour injure publique
Accusés d'islamophobie et de fascisme, deux professeurs avaient vu leur nom collé sur les murs de Sciences Po Grenoble. Le procureur de Grenoble a fait savoir qu’il ouvrait une enquête pour dégradation et injure publique.
Face au tollé à Sciences Po Grenoble, où deux enseignants ont été qualifiés publiquement d'islamophobes et accusés de fascisme par des étudiants, le procureur de la ville, Eric Vaillant, a annoncé le 6 mars avoir ordonné l'ouverture d'une enquête avec deux chefs d'accusation. «Suite au signalement de la direction de Sciences Po Grenoble, le 5 mars 2021, relatif aux affiches apposées sur les murs de l’IEP et visant nommément deux professeurs de l’établissement, j’ai ordonné une enquête pour injure publique envers un particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique, délit puni de 12 000 euros d’amende, et dégradation ou détérioration légère de bien destiné à l'utilité ou la décoration publique par inscription, signe ou dessin, délit puni de 15 000 euros d’amende», a-t-il déclaré. Le commissariat de Grenoble se chargera de l'enquête.
Le parquet ouvre une enquête pour les injures publique à l’encontre des deux professeurs et les dégradations légères par affichage https://t.co/rpG20EBROA
— Eric VAILLANT procureur de Grenoble (@egajvpr) March 6, 2021
La plainte pour discrimination syndicale classée sans suite
Le procureur ajoute en outre qu'il a décidé de classer sans suite la plainte déposée pour discrimination syndicale par l’Union syndicale Sciences Po «à l’encontre d’un des professeurs visés par les affiches», pour «infraction insuffisamment caractérisée».
Le 4 mars, des collages réalisés à côté de l'entrée principale de l'Institut d'études politiques de Grenoble ont révélé les noms de deux professeurs appelés à la démission par certaines associations étudiantes en raison de leur supposée «islamophobie». Les termes «Des fascistes dans nos amphis» et «L'islamophobie tue» étaient adjoints à ces noms, de même que le dessin du visage de l'un de ces enseignants. Comme l'a relevé Marianne, l'organisation étudiante Unef Grenoble a également publié les noms des professeurs dans un tweet, avant de supprimer celui-ci. Ces étudiants reprochaient par exemple à l'un des enseignants visés, un professeur d'allemand, Klaus K., d'avoir remis en cause le concept d'«islamophobie» lors de la préparation de la Semaine de l'égalité et contre les discriminations organisée à Sciences Po Grenoble.