Covid-19 : le vaccin ARN messager de Sanofi ne sera pas prêt avant 2022
Le vaccin élaboré par Sanofi en partenariat avec l'américain Translate Bio ne sera pas prêt en 2021. Le laboratoire français enterre ainsi son objectif initial d'une homologation au premier semestre 2021.
Dans une entretien accordé au Journal du dimanche le 13 février, le PDG du groupe pharmaceutique français Paul Hudson a annoncé que le vaccin contre le Covid-19 développé par Sanofi en partenariat avec l'américain Translate Bio basé sur la technologie de l'ARN messager, ne sera pas prêt cette année.
En décembre dernier, Sanofi s'était fixé pour objectif une autorisation potentielle de ce vaccin au second semestre 2021 au plus tôt, à la suite d'essais précliniques positifs. Les essais cliniques de ce vaccin, qui repose sur la même technologie que les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna déjà mis sur le marché, doivent commencer ce trimestre.
«Ce vaccin ne sera pas prêt cette année, mais il pourrait s'avérer utile plus tard, surtout si le combat contre les variants devait se poursuivre», a déclaré le directeur général avant de préciser : «Cette technologie, développée avec la biotech Translate Bio, avec laquelle nous sommes associés depuis 2018, a montré la production de concentrations élevées d’anticorps dans le cadre d’études précliniques.»
Sanofi avait également annoncé en décembre dernier qu'un autre candidat vaccin qu'il développe avec le laboratoire britannique GlaxoSmithKline ne serait pas disponible avant le quatrième trimestre de 2021 alors que des données provisoires d'un essai clinique ont montré des résultats insatisfaisants pour les personnes les plus âgées.
A ce propos, le PDG de Sanofi a livré quelques précisions : «Nous allons démarrer dans les prochains jours la nouvelle phase 2 des essais cliniques de notre vaccin à protéine recombinante, développé en partenariat avec GSK.»
Dans le même temps, Sanofi avait accepté le mois dernier de participer au flaconnage de millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTechn à partir de juillet 2021.
«Sanofi bashing»
Dans l’entretien, Paul Hudson a dénoncé le «Sanofi bashing» ambiant en ce moment. «On parle de "fiasco" ou de "désastre", au mépris des faits et des données, alors que nos salariés travaillent sans relâche pour développer ce vaccin, et que nous allons accomplir en quelques mois ce qui prend normalement des années», a déploré le PDG.
Interrogé au sujet des 400 suppressions de postes au sein de l'entreprise, Paul Hudson se défend : «Nous sommes – et de loin – le premier groupe en matière d’investissements en recherche et développement au sein du CAC 40. Nous dépensons six milliards d’euros par an dans ce domaine».
«Sanofi n’a pas fait de découvertes majeures depuis vingt ans en France, d’où la nécessité d’y recentrer nos efforts dans les domaines où nous pourrons développer les médicaments les plus innovants», a-t-il assuré avant de préciser : «L’immunologie, l’oncologie ou les vaccins.»