Témoignages de viols et d’agressions sexuelles : les instituts d’études politiques dans la tourmente

Témoignages de viols et d’agressions sexuelles : les instituts d’études politiques dans la tourmente© REUTERS / CHARLES PLATIAU
Le 18 avril 2018, une photographie de l'entrée de l'école Sciences Po située à Paris (image d'illustration).
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Depuis plusieurs jours, des témoignages d’étudiantes d’instituts d’études politiques se multiplient sur les réseaux sociaux pour dénoncer des agressions sexuelles subies pendant leur scolarité. À Toulouse et Grenoble, des enquêtes sont ouvertes.

Depuis le 7 février, des témoignages d’étudiantes d’instituts d’études politiques, dont les fameuses écoles «Sciences Po», se multiplient sur les réseaux sociaux afin de dénoncer des agressions sexuelles ou des viols subis pendant leur scolarité. À l’origine de ce mouvement de dénonciation, la militante féministe Anna Toumazoff qui a lancé le hashtag «#SciencesPorcs» et appelé les victimes à se manifester.

Ce mouvement de dénonciations débute lorsque la militante féministe Anna Toumazoff, qui s’était notamment fait connaître en 2019 pour avoir dénoncé les agressions vécues par des femmes lors de leurs trajets avec des chauffeurs Uber, publie sur ses comptes Instagram et Twitter une série de témoignages d’étudiantes d’Instituts d’études politiques (IEP) évoquant les viols et agressions qu’elles auraient subi.

« J’ai invité toutes les filles étudiantes ou diplômées d’un IEP ayant subi un viol ou une agression à le raconter», comme le rapporte Le Figaro. Très vite la jeune femme reçoit des centaines de messages et décide de publier anonymement ces témoignages sur ses réseaux sociaux. Ces publications suscitent l’émoi sur les réseaux et des milliers de tweets de soutien sont postés sous le hashtag #SciencesPorcs. 

Dans une interview accordée à France Info, Anna Toumazoff, elle-même ancienne étudiante de Sciences Po à Toulouse, pointe la responsabilité des IEP : «Je reçois énormément de preuves accablantes contre les IEP d'une totale inaction et d'un choix délibéré de laisser les violeurs dans l'impunité», confie-t-elle. Selon Anna Toumazoff, les anciennes élèves d’IEP qui la contactent «décrivent une prédation constante, dès leur première année». Mais l’ambiance sexiste est surtout cultivée dans des contextes particuliers tels que les soirées d’intégration ou le Crit, un rassemblement sportif inter-IEP qui se déroule chaque année, précise également L'Obs.

Dans un tweet publié le 9 février, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a adressé son «plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #SciencesPorcs #MeToo». 

De son côté, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal a réagi le 10 février sur le plateau de BFMTV à l'issue d'une réunion à laquelle participaient les directeurs des différents IEP de France. «Les violences sexistes sont présentes dans la société, c’est bien que la parole se libère et le fait que les étudiants puissent dire quand ils sont victimes, c’est très important. Les établissements, même si les faits se déroulent lors de soirées, des voyages, prennent leur part et souhaitent accompagner leurs étudiants», a-t-elle notamment déclaré.

À Toulouse et Grenoble, des enquêtes sont ouvertes

Comme celui de Paris, Bordeaux ou Strasbourg, les IEP de Toulouse et Grenoble n’ont pas été épargnés par les révélations. À Toulouse, une enquête préliminaire a été ouverte le 9 février après la plainte pour viol d’une étudiante. «La victime des agissements diffusés sur les réseaux sociaux [...] a formalisé une plainte reçue au commissariat de Toulouse à la date du 6 février 2021», a annoncé le 9 février le procureur Dominique Alzeari, ajoutant qu'il a «immédiatement fait diligenter une enquête préliminaire, confiée à la brigade de la famille et des mineurs» de Toulouse. Les faits remonteraient à 2018.

À Grenoble, le procureur Eric Vaillant a indiqué avoir reçu «deux signalements d'agression sexuelle par la direction de Sciences Po Grenoble les 25 janvier et 8 février». Là aussi, des enquêtes ont été immédiatement ouvertes. «Nous ne nions pas ces agissements mais bien souvent nous ne les connaissons pas», a par ailleurs souligné Jean Philippe Heurtin, directeur de l'IEP de Strasbourg, dans un article publié par L’Express

Cette campagne de dénonciation intervient alors que le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, a annoncé sa démission le 9 février après la publication du livre de Camille Kouchner, qui accuse Olivier Duhamel d’avoir eu une conduite incestueuse avec son beau-fils, fait dont il aurait eu connaissance et qu’il aurait volontairement dissimulé, comme le rapporte Le Monde.

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