Perquisition à l'association fondée par le réalisateur des Misérables pour «blanchiment»
Les locaux de l’association la Cité des arts visuels, fondée par Ladj Ly, ont été perquisitionnés. Une enquête préliminaire avait été ouverte il y a un an sur un signalement de Tracfin pour «blanchiment» et «abus de confiance».
Selon des informations rapportées par Le Parisien et Franceinfo, l'association la Cité des arts visuels, basée à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) et fondée par Ladj Ly, le réalisateur des Misérables, a été perquisitionnée le 21 janvier 2021.
C'est un signalement de Tracfin (organisme du ministère de l'Economie, chargé de la lutte contre la fraude et le blanchiment d'argent), qui a alerté la justice. Certains retraits et transactions d'argent interrogent : l'enquête, ouverte en février 2020, doit déterminer si ces soupçons relèvent d'une simple mauvaise gestion d'association ou d'un réel détournement de dépenses publiques. Selon les informations du Parisien, les soupçons de détournement porteraient sur un montant supérieur à 200 000 euros.
Une telle enquête peut mettre en danger certains projets
La Cité des arts visuels présidée par le frère de Ladj Ly, Amadou, qui abrite aussi l'école Kourtrajmé qui offre une formation gratuite en cinéma, sans condition d'âge ni de diplôme, bénéficie en effet de subventions publiques. Elle est également financée par du mécénat privé.
L'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Bobigny pour «abus de confiance» et «blanchiment» a été confiée au service départemental de police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Elle porte sur des détournements présumés de sommes publiques. Le quotidien rapporte que les policiers qui sont repartis avec plusieurs cartons et dossiers sous les bras n'ont pas encore entendu les deux frères.
Contacté par Le Parisien, Julia Minkowski, l'avocate des deux frères (également avocate de Marlène Schiappa), assure que ses clients «nient toute malversation». «Ils ont été avertis par des partenaires de cette enquête, et nous avons écrit au procureur de la république pour demander à être entendus. Nous n'avons pas de nouvelle depuis. Une telle enquête peut mettre en danger certains projets et le développement d'autres structures», précise l'avocate.
Le réalisateur à succès Ladj Ly avait été condamné le 2 mars 2011 à Bobigny à trois ans d'emprisonnement pour enlèvement et séquestration. Il a toujours clamé son innocence dans ce dossier.