«Jupiter est de retour» : Macron fait réagir en évoquant «une nation de 66 millions de procureurs»
Sévère contre les détracteurs de la gestion de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a estimé que la France était devenue «une nation de 66 millions de procureurs». Les critiques sur cette nouvelle sortie présidentielle ont été nombreuses.
«Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs. Ce n'est pas comme ça qu'on fait face à la crise ou qu'on avance». La nouvelle petite phrase du président contre les critiques de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux.
«La démocratie c’est rendre des comptes», lui a répondu Bruno Retailleau. «On récolte ce que l’on sème», a ajouté le sénateur Républicain (LR) de Vendée sur Twitter.
La démocratie c’est rendre des comptes. L’exécutif enjambant régulièrement le parlement, il reste les réseaux sociaux où chacun se transforme en procureur et/ou le tribunal. C’est à dire la judiciarisation qui change la nature de l’action publique. On récolte ce que l’on sème. https://t.co/CqVkuHzRO2
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 21, 2021
«Jupiter est de retour. Alors que je vois des Français inquiets, perdus mais combatifs, il voit les Français comme des procureurs...» a renchéri Valérie Boyer sénatrice LR de Vendée.
Plus tôt, Marine Le Pen n'a pas manqué aussi de critiquer la sortie d'Emmanuel Macron. «Virus ou pas, il y a au moins une chose qui ne change pas, c’est la propension d’Emmanuel Macron à vilipender les Français à tout bout de champ !», a écrit la présidente du Rassemblement national sur son compte Twitter.
Virus ou pas, il y a au moins une chose qui ne change pas, c’est la propension d’Emmanuel #Macron à vilipender les Français à tout bout de champ ! MLP #procureurshttps://t.co/mokWOkobVG
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 21, 2021
Je trouve que pour des procureurs, nous sommes bien patients et très cléments
«Si on ne peut plus critiquer la politique du chef de l'Etat sans être traité de "procureur", on est dans quelque chose qui relève vraiment du totalitarisme de la pensée !» s'est également offusqué le député européen Gilbert Collard à l'antenne de BFM TV.
Arnaud Montebourg a également réagi. «Avec les masques et son cortège de mensonges, les tests et l’incompétence gouvernementale, puis désormais les vaccins qui manquent, je trouve que pour des procureurs, nous sommes bien patients et très cléments», a écrit l'ancien ministre de l'Economie.
Avec les masques et son cortège de mensonges, les tests et l’incompétence gouvernementale, puis désormais les vaccins qui manquent, je trouve que pour des procureurs, nous sommes bien patients et très cléments. https://t.co/ymUgwVlxX9
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) January 21, 2021
L'économiste Thomas Porcher a également réagi et en profite pour critiquer également la politique gouvernementale : «Quand un Président a affaibli les mécanismes de solidarité, l’hôpital, les assurances sociales, les collectivités territoriales (tout ce qui a permis de limiter la casse pendant la pandémie), on devrait tous avoir le droit d'être des procureurs (et exercer ce droit)», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
«66 millions de procureurs ? Après avoir tout raté, Macron ose remettre la faute sur les Français… Il ne les supporte plus ! Qu’il se rassure, vu son bilan, les Français ne le supportent plus non plus ! S’il n’aime pas le peuple, qu’il s’en aille ! On gagnera 1 an et demi !», a pour sa part fustigé Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France.
66 millions de procureurs ? Après avoir tout raté, #Macron ose remettre la faute sur les Français… Il ne les supporte plus ! Qu’il se rassure, vu son bilan, les Français ne le supportent plus non plus ! S’il n’aime pas le peuple, qu’il s’en aille ! On gagnera 1 an et demi !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) January 21, 2021
«66 millions de procureurs !? Nouvelle accusation du Pdt de la République contre TOUS les Français. Cette formule signe la confusion qui habite Macron, sa détestation d’un peuple français libre cherchant la vérité, sa tentation du totalitarisme. Oui, justice devra être faite !», a renchéri l'ancien député Jean-Frédéric Poisson, déclaré candidat à l'élection présidentielle de 2022.
Dans une allusion aux nombreuses critiques sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, le chef de l'Etat s'en est pris frontalement aux Français le 21 janvier, et à ce qu'il considère être un de leurs traits caractéristiques : «Ce qui va avec la défiance française, c'est aussi cette espèce de traque incessante de l'erreur. Chacun fait des erreurs chaque jour. Celui qui ne fait pas d'erreur, c'est celui qui ne cherche pas ou qui ne fait rien, ou qui mécaniquement fait la même chose que la veille», a déclaré le chef d'Etat, précisant que ce qui faisait selon lui une «grande nation», étaient «d'avoir des femmes et des hommes qui cherchent, qui ont la capacité à inventer ce qui n'est pas encore perceptible et à se tromper pour pouvoir corriger le plus vite possible et s'améliorer».