Le Petit Cambodge alerte sur le squat d'un de ses locaux par des militants
Symbole des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le Petit Cambodge souhaitait ouvrir un nouveau restaurant à Paris mais des squatteurs se sont installés dans un lieu dont il est locataire. Une situation qui a fait réagir sur les réseaux sociaux.
Depuis la mi-novembre, plusieurs associations, notamment écologistes, occupent un local en travaux qu'ils ont nommé «L'Arche» afin, selon eux, de «lutter contre la gentrification». Locataires de cet espace, situé dans le quartier parisien de la place Sainte-Marthe, les gérants du Petit Cambodge espéraient y ouvrir un nouveau restaurant prochainement.
Une situation révoltante pour les gérants du Petit Cambodge, qui ont obtenu ce nouvel espace en décembre 2015, après les attentats terroristes qui ont touché leur restaurant rue Alibert. Sur Facebook, les restaurateurs dénoncent cette occupation : «Chamboulé par cette année, le planning devait nous permettre d’ouvrir en janvier. Il nous reste à y déposer le matériel de cuisine, raccorder l’eau, disposer les tables et les chaises, allumer la lumière. Mais un "collectif'' a investi les lieux, changé les serrures, badigeonné les murs… il y organise des apéros, propose de s’y réunir, d’y lutter… pendant que nous nous battons pour maintenir notre activité.»
Les restaurateurs regrettent ensuite de ne pas avoir «pu intervenir à temps pour les déloger». «Obligés de saisir la justice pour récupérer l’accès à un restaurant», les gérants précisent qu'ils attendent «une nouvelle audience le 29 décembre, après un renvoi décidé par le président du tribunal judiciaire le 18 décembre». Et appellent à partager leur publication sur Facebook, afin de les soutenir.
Tollé sur les réseaux sociaux
Cette situation a fait réagir de nombreuses personnalités politiques et médiatiques sur les réseaux sociaux. Ainsi le conseiller Les républicains du XIe arrondissement de Paris Jean-Christophe Martin y voit «le vrai visage des Verts et de leurs amis» et adresse son soutien au Petit Cambodge.
😡Voilà le vrai visage des #Verts et de leurs amis : ça squatte, ça dégrade, peu importe les conséquences. Peu importe qu'il y ait un commerce et des emplois en jeu, tant qu'ils peuvent vivre leur délire de décroissance. C'est révoltant.
— Jean-Christophe Martin (@JCMartin75011) December 27, 2020
Soutien au Petit Cambodge #Paris10pic.twitter.com/3xqdNSBDPw
Cette occupation du local n'est pas non plus du goût de l'avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel, qui tempête sur Twitter ce 27 décembre : «Le Petit Cambodge est aux mains des petits Khmers verts.»
Le Petit Cambodge est aux mains des petits Khmers verts . https://t.co/H8jKLivgTG
— G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) December 27, 2020
La journaliste de L'Opinion Emmanuelle Ducos ne cache pas sa colère et ironise sur la justification d'une des associations, dans un tweet qu'elle relaie: «C'est pour ça que démocratiquement, nous allons voler le bien d'autrui.»
C'est pour ça que démocratiquement, nous allons voler le bien d'autrui , occuper tous ensemble les locaux dont il paie le loyer et s'il se sent laissé de côté, dommage pour lui.
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) December 27, 2020
Bandes d'hypocrites#petitCambodge#squathttps://t.co/cgLTWJWbCa
Le chef du service Technologies de BFM TV Raphael Grably a lui aussi dénoncé la situation, sur Twitter ce 27 décembre également : «Quand tu es restaurateur, que tu fais de la nourriture délicieuse, que tu as été visé par des attentats, que tu luttes pour maintenir ton activité, et que tu te retrouves squatté sans pouvoir rien faire.»
Quand tu es restaurateur, que tu fais de la nourriture délicieuse, que tu as été visé par des attentats, que tu luttes pour maintenir ton activité, et que tu te retrouves squatté sans pouvoir rien faire.
— Raphael Grably (@GrablyR) December 27, 2020
Via @PerrineSTpic.twitter.com/0yNs7ERTyH
Un squat contre «la gentrification et la spéculation immobilière»
Contacté par RT France, Youth for Climate n'a «pas souhaité communiquer» sur ce sujet. Néanmoins, le 17 décembre, le collectif écologiste justifiait son action sur Twitter : «Cinq ans après l'attribution, le local reste vide, délabré, absolument pas en état d'accueillir alors que des associations du quartier en sont expulsées en raison de la gentrification et de la spéculation immobilière.»
5 ans après l'attribution, le local reste vide, délabré, absolument pas en état d'accueillir alors que des associations du quartier en sont expulsées en raison de la gentrification et de la spéculation immobilière.
— Youth For Climate Paris-IDF (@ParisYFC) December 17, 2020
Le site militant Paris-Luttes.info a quant à lui appelé à continuer à «organiser des apéros de quartier chaque vendredi à partir de 18h». «Nous ne voulons pas intégrer le mode de vie toujours plus sécuritaire et individualiste qu’ils nous imposent, nous préférons nous rencontrer et nous organiser», déclare le site dans son communiqué.
Les apéros de quartier du local de l'arche continuent ! https://t.co/zQGh04bBQ8
— Paris Luttes Info (@Paris_luttes) December 27, 2020
Alors que la situation semble bloquée, une audience est donc prévue le 29 décembre au tribunal de Paris.