«Combien de vos journalistes» manifesteront ? Le coup de fil du Renseignement à la Charente libre
«Gérald Darmanin ose tout», écrit le quotidien départemental, selon qui son rédacteur en chef a reçu un coup de fil du Renseignement intérieur, souhaitant connaître le nombre de ses journalistes qui manifesteraient contre la loi Sécurité globale.
«Bonjour, combien de vos journalistes se rendront à Paris samedi à la manifestation contre la loi de sécurité globale ?» : c'est le coup de fil qu'affirme avoir reçu le 25 novembre le rédacteur en chef de la Charente libre.
«Le procédé interpelle», écrit le quotidien départemental dans un bref article publié le 28 novembre dans une rubrique «au ton volontairement décalé». «D'autant que la liberté de manifester est toujours inscrite dans la loi et qu'elle n'est pas soumise à déclaration auprès de son employeur, fût-il journaliste», précise encore la Charente libre selon qui «Gérald Darmanin ose tout, c'est d'ailleurs à ça qu'on reconnaît un ministre de l'Intérieur».
Quand un policier du RI de la Charente téléphone au rédacteur en chef de @charentelibre pour savoir combien de ses journalistes iront manifester aujourd'hui à Paris contre la #LoiSecuriteGlobale (👀 @charentelibre 28/11/20) pic.twitter.com/GWdKVLFp3g
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) November 28, 2020
Si l'information est passée inaperçue dans les médias, plusieurs journalistes s'en sont indignés sur Twitter, à l'image de David Dufresne.
@charentelibre#libertedelapressepic.twitter.com/EOcIjmH4Yg
— David Dufresne (@davduf) November 28, 2020
Sophie de Ravinel, grand reporter au Figaro, a pour sa part estimé que si «l'intention de surveiller de la presse» était vérifiée, cette information était «grave».