Castaner déclare son «amour» aux journalistes et provoque des critiques dans la profession

Castaner déclare son «amour» aux journalistes et provoque des critiques dans la profession© Stephane de Saktutin Source: AFP
Christophe Castaner, le 2 juillet 2020 à Paris (image d'illustration).
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Dans une tribune, l'ancien ministre de l'Intérieur s'est voulu rassurant à propos de l'article 24 de la loi Sécurité globale, arguant qu'elle ne contreviendrait pas au droit de la presse. Une sortie qui a suscité l'ire de certains journalistes.

«Nous venons de vivre une semaine pleine de malentendus, d'incompréhensions, de craintes parfois. Une semaine qui nous pousse à vous écrire pour une déclaration d'amour peu usuelle.» C’est par ces mots que commence la tribune du nouveau chef des députés La République en marche (LREM) à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, mise en ligne le 21 novembre 2020 dans la soirée par le Journal du Dimanche et adressée aux journalistes. Cette prise de position de l'ancien locataire de la place Beauvau a fait réagir certains d’entre eux.

Quelques heures après la mobilisation de la profession dans plusieurs villes de France contre la proposition de loi dite de «sécurité globale», et plus particulièrement son article 24 adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 20 novembre, l’ancien ministre de l’Intérieur, accompagné des deux rapporteurs de la proposition de loi, Alice Thourot (LREM) et Jean-Michel Fauvergue (LREM), ainsi que de la présidente de la commission des lois Yaël Braun-Pivet (LREM), explique : «Nous avons parfois eu des différends, c'est vrai. Mais il est hors de question pour nous comme pour quiconque de s'immiscer dans vos salles de rédaction, dans vos reportages ou sur vos réseaux sociaux. Tout comme il n'est pas question de vous demander de vous accréditer pour pouvoir couvrir une manifestation. Votre liberté de ton, c'est notre liberté démocratique.»

La tribune ajoute que «les débats sur la proposition de loi relative à une sécurité globale se sont très vite focalisés sur un article, l'article 24, qui a concentré toutes les craintes et les critiques. Le sens de cet article n'a jamais changé : mieux protéger les forces de l'ordre, sans jamais porter atteinte à la liberté d'informer […] Mais s'il est une chose dont nous sommes convaincus, c'est qu'aucun article de loi ne devrait provoquer des inquiétudes quant à nos libertés.»

«L'article 24 a été amendé. Il est désormais d'une clarté limpide : la liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d'informer consacré […] La majorité à l'Assemblée nationale a montré qu'elle était une vigie pour les libertés fondamentales et qu'elle les défendrait, coûte que coûte», insiste-t-il.

«A l'heure où l'on peut mourir pour un dessin, nous voulions vous dire, chers journalistes, que nous continuerons à défendre votre liberté d'écrire, de produire et de nous égratigner», conclut-il enfin.

Une sortie «ridicule» pour un journaliste de Mediapart

Une déclaration d’intention qui est, semble-t-il, mal passée auprès d'une partie de la profession. «Christophe Castaner n'a pas bougé le petit doigt pour les journalistes victimes de policiers ou lors de la tentative de perquisition de Mediapart dans l'affaire Benalla. On mesure ainsi toute la sincérité qui transpire de sa "lettre d'amour" ridicule», a commenté notre confrère du site d’information Antton Rouget sur Twitter.

«Au moins, une phrase juste s'est glissée dans cette tribune insipide : "Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour"», a pour sa part réagi David Dufresne, journaliste indépendant ayant notamment couvert les violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, sur le même réseau social.

«Nous aussi, on vous aime. L’œil dans les yeux», a d’ailleurs ironisé à ce sujet, toujours sur la plateforme de microblogging, le journaliste Didier Maïsto, en référence aux personnes mutilées pendant le mouvement social au cours duquel plusieurs journalistes avaient également été blessés.

L'article 24 prévoit de punir d'un an de prison et 45 000 euros d'amende, «sans préjudice du droit d'informer», la diffusion de «l'image du visage ou tout autre élément d'identification» d'un agent de la police nationale, gendarme ou d’un agent de police municipale, «dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique».

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