Ce que l'on sait de l'attentat dans la basilique Notre-Dame de Nice
Le 29 octobre aux alentours de 9h, trois personnes ont été tuées à l'arme blanche dans la basilique Notre-Dame de Nice. L'assaillant a été neutralisé par la police municipale. Le parquet national antiterroriste est saisi de l'enquête.
Selon les informations de l'AFP qui évoque des sources proches de l'enquête, l'auteur présumé de l'attaque au couteau qui a fait trois morts dans la basilique Notre-Dame ce 29 octobre à Nice s'appellerait Brahim Aouissaoui et aurait 21 ans. Une source citée par l'AFP rapporte également que l'assaillant a crié «Allah akbar» au moment de commettre son geste. Celui-ci avait été mis en quarantaine par les autorités italiennes fin septembre avant d'être visé par une obligation de quitter le territoire italien et laissé libre. Brahim Aouissaoui serait arrivé en France en octobre.
L'assaillant présumé est un Tunisien de 21 ans, identifié par un document de la Croix rouge italienne. Selon les premières investigations, citées par le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard en conférence de presse dans la soirée, l'individu est arrivé en Europe par l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, avant de débarquer sur le continent à Bari le 9 octobre. Il n'a pas fait de demande d'asile en France, selon une source locale proche du dossier citée par l'agence.
Trois victimes, dont une présentant «un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation»
Les victimes sont trois paroissiens qui étaient présents dans cette église. Selon Jean-François Ricard, la première victime, trouvée près de l'entrée principale de la basilique, était «âgée de 60 ans» et «présente un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation». L'assaillant a également égorgé mortellement le sacristain, âgé de 55 ans et père de deux filles, selon la même source. La troisième victime est une femme qui s'est enfuie de la basilique. Agée de 44 ans, elle «est décédée dans un restaurant situé à proximité de la basilique des suites des multiples plaies», a fait savoir le procureur national antiterroriste.
Le parquet national antiterroriste est saisi de l'enquête pour «assassinats et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Par ailleurs, le plan Vigipirate a été élevé au niveau «urgence attentat» sur tout le territoire national après cette attaque.
Le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé «une attaque terroriste islamiste» et a appelé les Français à ne «rien céder à l'esprit de division».
Une attaque qui correspond au récent appel au «djihad individuel» d'al-Qaïda
Le terroriste a été blessé par balles lors de sa neutralisation par la police municipale niçoise, puis a été pris en charge par les secours sur place. Selon les informations du Point et du Parisien, l'auteur des faits dit avoir agi seul.
Ce mode opératoire rappelle précisément la mise en garde du ministère de l'Intérieur aux préfets en date du 25 octobre dans un télégramme dont RT France a eu connaissance : «Un communiqué de l'agence Thabat proche de l'organisation terroriste al-Qaïda a été diffusé ce jour. Il appelle de façon explicite à commettre des actions visant notre pays dans le cadre du "djihad individuel". [...] Plusieurs modes opératoires sont suggérés comme les attaques à l'aide d'une arme blanche ou l'utilisation d'une voiture-bélier contre la foule, de façon solitaire ou en constituant des groupes. Les cibles désignées sont particulièrement nombreuses puisque le communiqué évoque notamment les imams affichant leur soutien au discours du président de la République sur l'islam de France ainsi que les églises et les symboles de la chrétienté.»
Nice touchée en plein cœur juste avant le reconfinement
L'AFP confirme que le sacristain de la basilique a été tué, un homme d'environ 45 ans. Si aucun office n'était célébré au moment de l'attaque, l'édifice religieux se trouve en plein centre de Nice au bord d'une avenue commerçante très passante et les portes étaient ouvertes depuis huit heures du matin, comme tous les jours.
De nombreux riverains se trouvaient dans le quartier pour faire quelques dernières emplettes avant le reconfinement décidé par l'Elysée. De nombreux policiers et pompiers se sont déployés très vite dans la zone, a constaté un correspondant de l'AFP présent juste à l'extérieur du périmètre de sécurité, à quelques dizaines de mètres de l'église.