Attentat de Conflans : le terroriste a-t-il payé des mineurs pour trouver Samuel Paty ?
Le journal Le Monde publie les premiers éléments de l'enquête après l'attentat islamiste de Conflans au cours duquel un enseignant a été tué. Le terroriste auteur des faits aurait notamment cherché à retrouver Samuel Paty en payant des mineurs.
Après le meurtre de l'enseignant Samuel Paty le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), non loin du collège où il enseignait l'histoire, l'enquête menée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction général de la sécurité intérieure (DGSI) cherche notamment à élucider comment l'assaillant islamiste Abdouallakh Anzorov, Tchétchène de 18 ans résidant à Evreux, est parvenu à localiser la victime.
Selon les informations du journal Le Monde, le terroriste islamiste aurait trouvé l'enseignant en payant des élèves du collège Bois-d'Aulne où enseignait Samuel Paty. Evoquant un «procédé inhabituel pour un terroriste», le quotidien vespéral décrit la démarche d'Abdouallakh Anzorov : «Muni de plusieurs centaines d’euros, il a abordé des collégiens en leur proposant de l’argent en échange d’informations. La somme a ensuite circulé de mains en mains. L’un des élèves, âgé de 15 ans, a pour cette raison été placé en garde à vue.»
Le journal précise que «rien ne permet de dire à ce jour, que le garçon ayant désigné Samuel Paty pouvait imaginer la suite macabre des évènements», mais il souligne que les investigations s'inscrivent «dans un environnement très tendu, dans lequel beaucoup de témoins sont mineurs».
Selon Le Monde, les enquêteurs de la police judiciaire se pencheraient également sur le parcours intérieur du terroriste. Radicalisé au cours des 12 derniers mois, selon des proches placés en garde à vue, dont les propos sont évoqués par cette même source, Abdouallakh Anzorov était «solitaire, taciturne» et «amateur de sports de combats», mais n'était pas connu des services de renseignement.
Il avait cependant créé un compte Twitter au mois de juin sous le pseudonyme Al-Ansar @tchétchène_270 et il y avait publié plus de 400 tweets au cours des dernières semaines, principalement des extraits du Coran. Après la commission du meurtre, il y a posté la tête décapitée de l'enseignant en déclarant dans un message : «Au nom d’Allah, le tout miséricordieux, le très miséricordieux, […] à Macron, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment.»