Le numéro 2 de LREM démissionne et dénonce «une organisation trop repliée sur elle-même»
S'il restera simple militant et membre du groupe parlementaire, Pierre Person quitte ses fonctions de délégué général adjoint du mouvement présidentiel, dont il estime qu'il ne produit plus d'«idées nouvelles».
Dans un entretien avec le journal Le Monde, le secrétaire général adjoint de La République en marche (LREM), Pierre Person, annonce son départ ce 21 septembre. Confirmant toutefois qu'il reste au côté d'Emmanuel Macron pour les années à venir, il appelle les marcheurs à un sursaut et déplore : «Au parti, rien n’a changé.»
Pierre Person craint même que LREM ne soit pas en ordre de bataille pour la prochaine course à la présidence. «Pas en l'état actuel», précise-t-il.
Evoquant une élection pour la direction du mouvement «en pleine crise des Gilets jaunes» en 2018, l'élu de Paris rappelle qu'il s'était effacé au profit de l'actuel numéro un du parti présidentiel, Stanislas Guerini «dans l'intérêt [du] mouvement», mais il explique aussi qu'il s'est depuis «heurté à une organisation trop repliée sur elle-même et qui ne tient pas assez compte de ses marcheurs.» Tirant les conséquences de ces constats et craignant que la formation politique présidentielle ne vienne «tout simplement à disparaître», il fait «le choix de démissionner de [ses] fonctions» mais «reste évidemment membre du groupe parlementaire.»
Pierre Person estime que LREM traverse «une phase difficile» après l'«échec» des municipales et veut susciter un «sursaut interne» pour les «militants» marcheurs qu'il pense victimes d'un certain «désenchantement». Selon le député de la capitale, «dans ce contexte, des changements cosmétiques et d’habillage ne suffiront pas».
Interrogé sur son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022, Pierre Person s'exclame : «Evidemment ! La raison de mon engagement dans ce mouvement, c’est la vision qu’il porte depuis 2017. Je serai à ses côtés pour tous ses combats. Mon départ vise justement à susciter une nouvelle dynamique. Le président a besoin d’un parti fort pour 2022.»