233 maires et adjoints agressés depuis le mois de janvier, soit une augmentation de plus de 17%
Alors que les agressions contre les élus locaux se multiplient selon des révélations du JDD, ceux-ci réclament une meilleure protection. Ils demandent au gouvernent d'agir et de mettre rapidement en place des mesures fermes.
D’après des chiffres du ministère de l’Intérieur révélés par le Journal du Dimanche (JDD) le 8 août, 233 maires ou adjoints ont été agressés physiquement depuis le mois de janvier. Ils étaient 198 à la même époque l’année dernière, soit une augmentation de plus de 17%. Une tendance qui se confirme d'année en année : en 2019, 383 faits de violence ont été recensés, contre 361 en 2018.
Depuis le début de l'été, les agressions se sont multipliées : celle, le 4 août du maire de Saint-Philippe-d'Aiguille (Gironde), le 7 août du maire de Croisilles (Pas-de-Calais), poussé à terre après avoir été appelé pour tapage nocturne. Hospitalisé pour blessures légères, il a décidé de porter plainte. En juillet, trois mineurs étaient mis en examen pour violences aggravées envers le maire de Miribel-les-Echelles (Isère). Rappelons aussi la mort au mois d'août 2019 de Jean-Mathieu Michel, maire de Signes renversé par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants qui jetaient illégalement des gravats.
Les élus demandent un renforcement de leur protection
François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF) a exprimé toute son indignation auprès du quotidien : «Cette situation n'a que trop duré et exaspère l'ensemble des maires. Au-delà de la compassion, le gouvernement doit passer aux actes s'il veut vraiment les protéger.»
Le 6 août, Philippe Bas (Les Républicains), président de la commission des lois du Sénat, a lui aussi réagi en écrivant au Premier ministre Jean Castex. Il demande la mise en place d’un plan gouvernemental clair pour la sécurité des maires. «Je dis au Premier ministre qu'il faut absolument mettre en place dans les préfectures une cellule qui apporterait conseils, accompagnement et soutien, y compris moral, aux maires et à leurs adjoints en cas d'agression, explique-t-il au JDD. Car le maire est souvent tenté dans ces situations de se décourager et de laisser tomber. Or nous ne devons rien laisser passer.»
En décembre, la loi Engagement et proximité a emboîté le pas à des mesures de protection plus fermes des élus locaux. Elle renforce notamment leur protection judiciaire, insuffisante et «pas efficace» selon Philippe Laurent, maire de Sceaux et secrétaire général de l’AMF, repris par le quotidien.
En complément, Philippe Bas plaide pour que la prise en charge des frais de justice d’un maire agressé soit déclenchée sans passer par un vote du conseil municipal. Il souhaite aussi que les édiles puissent mutualiser les polices municipales et octroyer des amendes forfaitaires en cas de violation d’un arrêté municipal.