Affaire Chouviat : trois policiers mis en examen pour homicide involontaire
Trois des quatre policiers nationaux qui étaient intervenus dans l'interpellation du livreur Cédric Chouviat à la suite de laquelle il décédait en janvier ont été mis en examen pour homicide involontaire.
Trois des quatre policiers nationaux mis en cause dans la mort de Cédric Chouviat, à la suite d'un contrôle routier qui avait dégénéré, le 3 janvier sur le quai Branly à Paris, ont été mis en examen en début de semaine dernière pour homicide involontaire, selon les informations de FranceInfo et de l'AFP.
Selon le média public, deux des policiers en question ont été entendus par le juge d'instruction en charge de l'enquête sur la mort du livreur quadragénaire.
D'après FranceInfo, les deux fonctionnaires mis en examen sont ceux qui auraient pesé «le plus sur le corps de Cédric Chouviat et exercé sur lui des points de pression au moment de l’interpellation».
Selon l'avocat d'un autre fonctionnaire de police présent sur les lieux au moment de l'interpellation, repris par l'agence de presse, son client a également été mis en examen ce 16 juillet.
La famille et les avocats de Cédric Chouviat réclamaient pour leur part des poursuites pour «violences volontaires ayant entraîné la mort», crime jugé en cour d'assises.
«Monsieur Darmanin, appliquez les règles et arrêtez le mensonge !», demande le père de Cédric Chouviat
Interrogé par RT France ce 16 juillet, Christian Chouviat, le père de Cédric, a été clair : «Ils [les policiers] n'ont toujours pas été mis à pied [...] Il y a un changement de ministre donc on va être patient mais je pense que ce qui se passe est honteux [...] On espère que ce nouveau ministre aura plus de poigne et sera moins menteur sur le sujet que [Christophe] Castaner.» Il a également appelé le nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à «appliquer les règles» et à «arrêter le mensonge». «Il faut qu'il intervienne», a-t-il appelé de ses vœux.
Dans un document révélé il y a quelques semaines, Mediapart évoquait un enregistrement dans lequel le livreur avait répété «j'etouffe» à sept reprise alors qu'il se faisait interpeller par les forces de l'ordre. Par la suite, l'avocat Laurent-Franck Liénard, représentant deux d'entre-eux, et présent sur le plateau de LCI le 23 juin, avait argué que ses client n'avaient pas «entendu» Cédric Chouviat prononcer ces mots. «Il a dit ces mots contre son micro, mais ne les dit pas fort», avait-il alors fait valoir.
Cédric Chouviat est officiellement décédé à l'hôpital le 5 janvier des suites d'une asphyxie «avec fracture du larynx», selon des éléments de l'autopsie communiqués par le parquet de Paris.