La formation du nouveau gouvernement prévue lundi 6 juillet
- Avec AFP
Selon l'Elysée, le nouveau gouvernement sera formé par le Premier ministre Jean Castex dans la journée du lundi 6 juillet. Il comprendra «une vingtaine de ministres et de ministres délégués».
Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre Jean Castex poursuivaient, ce 5 juillet, leurs consultations avec «l'objectif de former un nouveau gouvernement pour lundi [6 juillet] dans la journée», selon l'Elysée, qui a précisé que la composition du gouvernement devrait ainsi comprendre «une vingtaine de ministres et de ministres délégués», contre 16 ministres, trois ministres délégués et 17 secrétaires d'Etat dans le gouvernement actuel.
D'après un proche du chef de l'Etat, l'annonce devrait se faire «en deux temps» : d'abord les ministres, puis les secrétaires d'Etat. Jean Castex doit en outre recevoir le 6 juillet au soir députés et sénateurs de la majorité, selon une source parlementaire citée par l'AFP, confirmant une information de France Info.
Emmanuel Macron s'exprimera le 14 juillet
Initialement prévue pour le milieu de la semaine prochaine, puis «avant la mi-juillet», la déclaration de politique générale du Premier ministre ne se fera finalement pas avant le 14 juillet. En effet, selon l'entourage du président cité par l'AFP, Emmanuel Macron «s'exprimera à nouveau le 14 juillet, probablement dans le cadre d'un entretien à la télévision», renouant avec une tradition présidentielle qu'il avait supprimée, tandis que «la déclaration de politique générale du Premier ministre suivra quelques jours après». Le chef de l'Etat avait prévu, après son interview dans les quotidiens régionaux le 2 juillet, de reprendre la parole afin de préciser les grandes lignes de la politique qu'il compte mener pour la suite de son quinquennat.
Ségolène Royal contactée pour entrer au gouvernement ?
Si aucun nom des futurs membres du gouvernement n'est jusque-là connu, l'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a affirmé ce 5 juillet avoir été contactée par «un proche» d'Emmanuel Macron pour entrer au gouvernement de Jean Castex, avant de juger que cela n'aurait de «sens» que si elle pouvait mener une politique «plus sociale, plus écologiste, plus démocratique». Toutefois, une source proche du chef de l'Etat a elle affirmé à l'AFP que l'ancienne ministre n'avait «jamais été appelée».
«J'ai été appelée, par un proche du président, [...] hier [le 4 juillet]», a déclaré Ségolène Royal sur BFM TV, avant de développer : «Je suis dans le respect des institutions, j'ai été très aimable, très respectueuse, nous sommes face à une très grave crise économique, on sait qui je suis, ce que j'ai dit sur ce qui se passe aujourd'hui en France depuis trois ans, on connaît mes convictions.»
La rentrée s'annonce «très dure», selon Jean Castex
Le nouveau Premier ministre Jean Castex avait profité de sa première sortie officielle, sur le site de recherche et de production de semi-conducteurs du groupe X-FAB France, le 4 juillet dans l'Essonne, pour évoquer les principaux chantiers de son futur gouvernement.
«L'objectif de l'Etat, c'est de voir dans le cadre du plan de relance, de reconstruction, comment ne pas simplement agir sur le court terme», avait également déclaré le nouveau locataire de Matignon, pour qui il faudrait aussi «assurer le fondement d'une relocalisation, d'un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence».
Alors que se profile une rentrée «très dure» sur les fronts économique et social, Jean Castex sera chargé d'appliquer le «nouveau chemin» voulu par le président, avec une priorité à la politique de santé, au grand âge, à un plan pour la jeunesse, et à la remise en chantier de la réforme des retraites.
La méthode Castex ? «Ouvrir des concertations [...] avec la nation, avec les partenaires sociaux, dans les territoires, avec tous les acteurs», avait-t-il fait savoir, afin d'élaborer un «nouveau pacte social».
Ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy, Jean Castex, 55 ans, maire Les Républicains (LR) de Prades (Pyrénées-Orientales), était depuis avril le délégué interministériel chargé du déconfinement. «Il est un haut fonctionnaire complet et polyvalent qui aura à cœur de réformer l'Etat et de conduire un dialogue apaisé avec les territoires», avait expliqué l'Elysée le 3 juillet, qui le présente comme «l'homme de la situation». La présidence estime que le nouveau locataire de Matignon «saura mettre en œuvre les reconstructions évoquées par le chef de l'Etat dans ses dernières expressions dans le cadre du nouveau chemin [du quinquennat]».
Au sein de l'opposition, le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a jugé ce 5 juillet «dangereux» la nomination à la tête du gouvernement d'un «libéral en béton armé» comme Jean Castex «dans une telle période d'effondrement de l'économie». Le même jour, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle a considéré que ce «serviteur de l'Etat» venait surtout «incarner» la position «jupitérienne» d'Emmannuel Macron, qui «concentre tous les pouvoirs» et que l'écologie ne faisait pas «vraiment pas [du] radar» de Jean Castex.