Covid-19 : le Conseil scientifique juge «extrêmement probable» une deuxième vague en automne
- Avec AFP
En France, le Conseil scientifique juge «extrêmement probable» une «intensification de la circulation» du coronavirus à l'approche de l'hiver. Et, partant, prône la conservation des données de santé recueillies pendant l'épidémie.
Une «deuxième vague» pandémique frappera-t-elle la France ? Dans un avis rendu public ce lundi 22 juin, le Conseil scientifique chargé d'éclairer le gouvernement sur le Covid-19 juge «extrêmement probable» une «intensification de la circulation du SARS-CoV-2 dans l'hémisphère nord à une échéance plus ou moins lointaine (quelques mois, et notamment à l'approche de l'hiver)».
La perspective d'une deuxième vague : un motif légitime pour conserver les données de santé ?
Face à cette hypothèse, le groupe d’experts juge «essentiel» de conserver les données de santé recueillies pendant l'épidémie, «à des fins de recherche et de suivi épidémiologique».
Elles sont selon lui «une source d'information unique [...] afin de comprendre la dynamique de propagation du virus, et d'apprécier l'impact des différentes mesures de contrôle de [sa] circulation». «[La] conservation devra se faire sous une forme pseudonymisée et non simplement anonymisée», préconise le Conseil. Cela permettra, selon lui, que les données d'un même individu, «non identifiantes», «puissent tout de même être reliées entre elles» (par exemple dans le cas d'une réinfection) «ou chaînées avec des données d'autres bases».
Conservation des données : «vive inquiétude» de l'Ordre des médecins
L'allongement de la durée de conservation de ces données (qui permettent de détecter et isoler les contacts de personnes malades) est prévu par le projet de loi sur la fin de l'urgence sanitaire, débattu au Sénat à partir de ce 22 juin. Mais cela fait polémique : l'Ordre des médecins a déjà exprimé sa «vive inquiétude» face à l'hypothèse d'un allongement de cette durée, pour des raisons de confidentialité.
En outre, de manière plus générale, les oppositions de droite comme de gauche ont jugé «liberticide» le projet de loi organisant la sortie de l'état d'urgence sanitaire, lors de son passage à l'Assemblée nationale, où il a été adopté en première lecture avec le soutien des élus LREM, MoDem et Agir.