Le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt visé par le parquet national financier pour des cadeaux
- Avec AFP
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, est visé par une enquête du PNF, pour avoir reçu deux lithographies en cadeau en 2017, alors qu'il était député et maire d'Annonay (Ardèche), a appris l'AFP d'une source proche du dossier.
Une enquête, confiée par le parquet national financier (PNF) à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), a été ouverte à l'encontre du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Olivier Dussopt pour «corruption» et «prise illégale d'intérêts», a déclaré le 12 juin une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information de Mediapart.
L'affaire, révélée en mai par le média en ligne, porte sur deux lithographies signées Gérard Garouste offertes par la Saur à Olivier Dussopt en janvier 2017 et évaluées à «un peu plus de 2 000 euros», alors qu'un contrat était sur le point d'être conclu entre sa ville et l'entreprise de gestion de l'eau. Ce contrat, négocié depuis 2016, a été formellement signé six mois plus tard, le 1er juin 2017.
En mai, Olivier Dussopt avait invoqué auprès de Mediapart un cadeau d'«ami» de Franck Meneroux, l'un des dirigeants de la Saur en Ardèche, avant de reconnaître «un cadeau de l'entreprise» offert à l'occasion d'un entretien avec ce responsable et un autre cadre de la Saur. Le secrétaire d'Etat avait alors expliqué n'avoir pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l'Assemblée nationale – comme c'est requis pour tout cadeau de plus de 150 euros – car il «ignorait la valeur» des deux tableaux.
Cette enquête «permettra au parquet de constater qu'il n'y a rien à me reprocher et clore cet incident», a réagi le 11 juin au soir auprès du Parisien, le secrétaire d'Etat, qui est entré au gouvernement en novembre 2017. «A la réflexion, peut-être que je n'aurais pas dû. C'est la raison pour laquelle j'ai restitué et déclaré ce cadeau à la déontologue de l'Assemblée nationale», a-t-il affirmé, précisant n'avoir «jamais traité les marchés publics en direct».