Covid-19 : Ségolène Royal retire ses tweets de soutien au traitement à la chloroquine
Des internautes ont relevé que Ségolène Royal avait supprimé deux tweets favorables à l'utilisation de la chloroquine pour traiter les malades du Covid-19, après la publication d'une nouvelle étude remettant en cause son efficacité à cette fin.
L'ancienne ministre et candidate malheureuse à la présidentielle Ségolène Royal semble ne plus croire aux bienfaits des traitements à base de chloroquine contre le Covid-19 promus notamment, en France, par le professeur Didier Raoult. Le compte Twitter «Fallait pas supprimer», qui épingle les tweets supprimés des personnalités publiques, relève que l'ancien éléphant du PS a fait disparaître ses tweets qui faisaient la promotion du célèbre antipaludique.
«Pourquoi encore toutes ces hésitations bureaucratiques incompréhensibles ?», s'était notamment interrogée l'ancienne présidente socialiste du conseil régional de Poitou-Charentes, en pleine polémique sur les hésitations des autorités sanitaires au sujet de l'emploi d'hydrochlorique pour traiter les malades du Covid-10.
Nouvelle confirmation : @RoyalSegolene n'a pas de face
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) May 24, 2020
Ses 2 tweets sur la #chloroquine datant de mars
Supprimés ce week-end 👇#Raoult#Lancet#TheLancetpic.twitter.com/sdwFHynSVG
Ces suppressions interviennent après la parution dans la revue médicale The Lancet le 22 mai d'une vaste étude concluant à la non-efficacité des traitements à base de chloroquine contre cette maladie. Pire, les effets secondaires cardiaques du médicament représenteraient un danger supplémentaire, potentiellement mortel, pour les malades.
En France, le ministre de la Santé, qui avait autorisé, sous des conditions spécifiques, l'utilisation de l'hydroxychloroquine contre l'infection au coronavirus, a réagi à la publication en demandant au Haut conseil de la santé publique (HCSP) de proposer «sous 48 heures», de nouvelles conditions de prescription du médicament.
Pour autant l'étude de The Lancet, basée sur l'examen de données hospitalières du monde entier et sur des personnes ayant reçu des traitements différents, n'a pas complètement clos le débat sur l'efficacité de la molécule, des scientifiques estimant que seule une «étude prospective randomisée» (validée en prenant en compte un échantillon choisi au hasard) pouvait le démontrer.
Les dernières études publiées sur l'hydroxychloroquine montrent une discordance entre les données observationnelles et les analyses rétrospectives de bases de dossiers de patients.
— Didier Raoult (@raoult_didier) May 25, 2020
A l'IHU, nous faisons confiance à la réalité, pas au big data mal maitriséhttps://t.co/DNZNKXJSnh
Le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection, a contesté sur la chaîne YouTube de l'institut la pertinence de l'étude de The Lancet, la qualifiant de «fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité et qui mélange tout».
En Europe, l'essai clinique Discovery qui a inclus l'hydroxychloroquine sur le tard, n'a toujours pas donné de résultats, notamment faute de patients.