«Nous sommes en guerre» : les annonces d'Emmanuel Macron contre la pandémie
Dans sa seconde allocution télévisée sur le coronavirus, le président français a annoncé, notamment, le renforcement des mesures pour réduire les déplacements et le report du second tour des municipales.
Après une première allocution télévisée sur le thème de la pandémie de coronavirus le 12 mars, le président de la République Emmanuel Macron s'est de nouveau adressé à la nation, ce 16 mars à 20h.
Le chef d'Etat a rappelé les mesures prises ces derniers jours, dont la fermeture des lieux recevant du public non essentiels, soulignant qu'il s'agissait de mesures inédites «en temps de paix». Le président a également remercié les Français qui se sont rendus aux urnes, ce dimanche 15 mars, pour le premier tour des municipales.
Macron fustige ceux qui ont bravé les consignes de sécurité
La situation est néanmoins inquiétante : Emmanuel Macron a déclaré, à l'adresse de tous ceux qui ont bravé les consignes de sécurité ces derniers jours : «Non seulement vous ne vous protégez pas vous [...] mais vous ne protégez pas les autres.» «Respectons [...] les consignes sanitaires», a-t-il martelé, rappelant que l'on pouvait contaminer ses proches sans avoir constaté de symptômes de contamination.
Des milliers de personnes se sont, de fait, pressés dehors sous un soleil radieux, le 15 mars. Ces images ont déclenché sur les réseaux sociaux une volée de critiques sur «l'incivisme», en pleine épidémie.
Une batterie d'annonces
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a fait les annonces suivantes :
- le renforcement supplémentaire des mesures pour réduire les déplacements et contacts des Français au strict nécessaire. «Partout sur le territoire français [...] seuls doivent demeurer les trajets nécessaires», a-t-il déclaré. «Dès demain [mardi 17 mars] midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits», a-t-il prévenu, détaillant : «Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans les parcs, dans la rues, cela ne sera plus possible.»
«Toute infraction à ces règles sera sanctionnée», a-t-il ajouté en soulignant que «nul ne peut savoir combien de temps ça va durer». - le report du second tour des municipales.
- la suspension de toutes les réformes en cours, dont la réforme des retraites.
- les taxis et hôtels pourront être mobilisés par l'Etat.
- dès le mardi 17 mars à midi, les frontières à l'entrée de l'UE et de Schengen seront fermées.
«une garantie de l'Etat» de 300 milliards est accordée pour les prêts bancaires des entreprises.
- «aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite», a promis le chef d'Etat.
les loyers et les factures d'eau, gaz et électricité seront suspendus pour les PME en difficulté.
- des masques de protection seront livrés dans les «25 départements les plus touchés dès mercredi [18 mars]».
- un hôpital de campagne du service de santé des armées «va être déployé dans les jours à venir en Alsace».
«Nous sommes en guerre [sanitaire]», a martelé à plusieurs reprises le président de la République, qui a également appelé à «éviter l'esprit de panique» et «les fausses rumeurs». Il a aussi invité toutes les entreprises à s'organiser pour faciliter le travail à distance.
Enfin, Emmanuel Macron a promis qu'«aucun Français [ne serait] laissé sans ressources», grâce au chômage partiel et à un «fonds de solidarité».
Les contaminations au nouveau coronavirus ont marqué une nouvelle progression de 1 210 cas et 21 décès en 24 heures en France, portant le total respectivement à 148 décès et 6 633 cas depuis le début de l'épidémie en France, selon les chiffres du soir du 16 mars du site officiel Santé publique France.