Un dirigeant du CFCM appelle Mila à assumer ses «responsabilités» et les «conséquences» de ses actes

Après les menaces subies par Mila – une lycéenne qui avait critiqué l'islam – le délégué général du Conseil français du culte musulman a appelé la jeune fille à assumer ses «responsabilités» et les «conséquences» de ses paroles.
Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), a tenu sur RMC, le 24 janvier, une argumentation bancale, en maniant le «en même temps» et le «oui mais», en réaction à l'affaire Mila – une adolescente qui a reçu de nombreuses menaces après avoir critiqué la religion islamique de manière virulente.
#JeSuisMila - "Je pense qu'elle aurait du se taire !! On a le droit de critiquer une religion mais pas de l’insulter !! Ça a été d'une vulgarité impossible !!" Abdallah Zekri, délégué général du CFCM #GGRMCpic.twitter.com/TJSeh8cNxY
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) January 24, 2020
Le début de son propos pouvait pourtant laisser penser à une position ferme contre les internautes ayant menacé Mila de mort et de viol : «Je condamne fermement toutes [les] personnes qui ont menacé [Mila].»
Maintenant, qu'elle assume les conséquences de ce qu'elle a dit
Le dirigeant du CFCM a enchaîné en tenant à faire savoir aux auditeurs que lui-même recevait des menaces de mort : «Mais moi, je m'en fous, je ne porte pas plainte.»
Mila «aurait dû un petit peu se taire», selon Abdallah Zekri
Cela dit, Abdallah Zekri a ensuite argumenté en déclarant que l'âge de Mila (16 ans) «n'excusait pas» ses propos, et a estimé que la lycéenne «aurait dû un petit peu se taire». «Les propos qu'elle a tenus… Oui, on peut critiquer les religions, oui le délit de blasphème […] Mais faire des insultes comme elle a fait, elle sait très bien ce qu'elle fait», a poursuivi celui qui dirige également l'Observatoire national contre l'islamophobie.
Qui sème le vent récolte la tempête
«Cette jeune fille aurait dû un petit peu se taire», martèle-t-il encore. «Les insultes, je ne les accepte pas, que ce soit pour la religion musulmane, juive, catholique, peu importe», explique-t-il encore. Considérant que la vidéo de Mila «a été d'une vulgarité impossible», il ajoute : «Moi, je ne peux pas accepter ce qu'elle a dit.». Sa conclusion peut être vue comme une justification des menaces reçues par Mila : «Maintenant, elle assume ses responsabilités.» La veille, le 23 janvier sur Sud Radio, Abdallah Zekri avait déjà tenu un discours similaire : «Qu'elle critique les religions, je suis d'accord, mais insulter et tout ce qui s'ensuit… Maintenant, qu'elle assume les conséquences de ce qu'elle a dit.» Il avait aussi expliqué : «Qui sème le vent récolte la tempête.»
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